Élisa Oudin
Ce qu’il faut savoir sur le nouveau PER
C’est à partir d’aujourd’hui que les établissements financiers vont pouvoir commercialiser leurs nouveaux plans d’épargne retraite (PER). Prévu par la loi Pacte de mai 2019, ce contrat unique doit remplacer tous les anciens plans d’épargne. Explications.
D’ici quelques mois, plus aucune banque ne vous proposera de Perp, Perco ou de contrat Madelin, mais à la place un plan d’épargne retraite (PER). À partir d’aujourd’hui s’ouvre une période transitoire d’un an, pendant laquelle les nouveaux PER seront commercialisés aux côtés des anciens produits (Perp, Madelin, Perco, Prefon, etc.). À l’issue de cette période transitoire, ces anciens contrats d’épargne retraite ne pourront plus être proposés à la vente.
Le PER se décline en PER individuel (PERi) pour les particuliers et en PER collectif pour l’épargne d’entreprise (PERe). Aviva, Generali, Groupama, Crédit mutuel ou encore BNP Paribas ont annoncé le lancement des premiers contrats PER dans le courant du mois d’octobre, tandis que beaucoup d’autres établissements ne seront pas prêts d’ici 2020.
Mais a-t-on intérêt à souscrire un tel contrat ? Pour commencer, il faut savoir que même si le nouveau PER est en service, la migration n’est pas obligatoire. En effet, les Perp ou autres contrats Madelin déjà ouverts pourront continuer à vivre et à être alimentés. Il faudra donc bien soupeser l’intérêt ou non de transférer son épargne sur un nouveau contrat.
Comparer les conditions des contrats
A priori, le nouveau PER présente plus d’avantages que les anciens contrats : plus de souplesse et une meilleure fiscalité. Les fonds pourront ainsi être plus facilement débloqués avec le PER. Par exemple, l'acquisition de la résidence principale devient une cause de déblocage anticipé. En outre, le choix sera désormais offert, au moment de la retraite, de sortir du contrat en rente (versements périodiques) ou en capital (paiement en une seule fois). La loi Pacte introduit aussi la portabilité du PER : on pourra transférer à tout moment son contrat vers un autre assureur ou gestionnaire, moyennant des frais de 1 % du capital (et sans frais au bout de 5 ans).
Mais avant de franchir le pas, il faudra bien examiner, au cas par cas, les conditions du nouveau contrat au regard de l’ancien, à commencer par le taux d’intérêt. Les travailleurs indépendants détenteurs de contrats d’épargne retraite Madelin « individuels » devront tout particulièrement se méfier. Car les contrats Madelin des années 1990 possédaient des taux garantis « de 2,5 à 3,5 % par an ». Or, ces taux garantis intéressants pour les épargnants, mais pas pour les assureurs, n’existeront plus dans le nouveau PER.