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Fausses promotions

Le système Wish démantelé

Accusée d’avoir abusé des fausses promotions, la plateforme en ligne spécialisée dans la vente d’objets à bas prix a accepté de régler l’amende transactionnelle de 3 millions d’euros réclamée par la justice française. Et tente désormais de se refaire une virginité.

Fin 2021, Wish avait disparu des moteurs de recherche et des boutiques d’applications sur mobile. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait alors usé de son nouveau pouvoir de sanction pour obtenir le déréférencement de Wish.com, en raison de la présence de nombreux produits dangereux ou contrefaits. Cette fois, le site basé en Californie a été condamné par la justice française à payer une amende transactionnelle de 3 millions d’euros dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, ou procédure dite du « plaider-coupable »), dans laquelle l'UFC-Que Choisir s'était portée partie civile, pour avoir notamment abusé de fausses promotions.

Il faut dire qu’au moment des faits reprochés, entre 2018 et 2019, les rabais excessifs constituaient le cœur du système Wish. Rares en effet étaient les produits qui n’étaient pas vendus avec une ristourne de 50 %, 80 % voire 90 %. Rien qu’en novembre 2018, les enquêteurs de la DGCCRF ont relevé que sur 9 100 produits analysés, 83 % étaient vendus en promotion, avec une réduction moyenne de 89 % ! Une pratique incompatible avec une politique commerciale normale, selon les agents, qui ont par ailleurs réussi à démontrer que la majorité des prix barrés ne correspondaient à aucune réalité.

Stratégie commerciale basée sur des fausses promotions

Face à ces accusations, la société Contextlogic Inc., qui édite le site Wish.com, a bien tenté de rejeter la faute sur ses vendeurs, mais les enquêteurs de la DGCCRF sont parvenus à montrer la responsabilité de la plateforme. Le fait que Wish envoie à ses nouveaux membres un message leur promettant des produits « entre 50 et 80 % moins chers qu’en magasin », qu’il incite les vendeurs à utiliser comme référence le prix fabricant et non le prix de vente réel, qu’il leur impose de passer par sa propre société d’expédition, qu’il les oblige à appliquer un délai de rétractation de 30 jours ou qu’il leur interdise de communiquer avec leurs clients en dehors de la plateforme… tous ces éléments, selon eux, contribuent à prouver que Wish est bien à l’origine d’une stratégie commerciale basée sur l’omniprésence de fausses promotions.

Contrefaçons

Et ce n’est pas tout. Les agents ont en outre dénoncé le fait que la dénomination et la composition de nombreux produits étaient rédigées en anglais alors que le site s’adressait clairement à un public francophone, ou encore la présence de nombreux produits contrefaits, notamment des parfums, des vêtements ou des produits high-tech rappelant ceux de grandes marques.

Face à l’évidence, la direction de Contextlogic Inc. a fini par reconnaître ses torts et accepter de payer l’amende transactionnelle de 3 millions d’euros proposée par le procureur de la République. Elle semble aussi chercher à remettre Wish en selle. Il y a quelques jours en effet, le site a fait son retour sur les moteurs de recherche et dans les boutiques d’application. Toujours avec des prix très bas, mais désormais sans prix barrés.

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