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Fin d’Autolib’

Les conséquences pour les abonnés

Autolib', présent dans une centaine de communes d’Île-de-France, va fermer définitivement le 31 juillet. En prévision des perturbations à venir, le groupe Bolloré, qui gère ce service de partage de véhicules électriques, a décidé d’offrir le mois de juillet aux abonnés. Explications et conseils.

Les adeptes de la mobilité partagée en Île-de-France ne sont pas à la fête. Alors que le service de vélos en libre-service Vélib’ est toujours en état de mort clinique (le 24 juin, 7 100 trajets auraient été réalisés, selon l’exploitant Smovengo, contre 100 000 à 120 000 trajets par jour un an plus tôt), les abonnés Autolib’ viennent d’apprendre que le service s’arrêtera le 31 juillet.

Les élus du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole ont voté le 21 juin la résiliation du contrat avec le groupe Bolloré, après l’annonce par ce dernier que le déficit cumulé du service pourrait atteindre près de 293 millions d'euros en 2023, année de fin de la délégation. Bolloré n’étant tenu de prendre en charge les pertes que jusqu'à un montant de 60 millions d'euros, les 98 communes utilisatrices d'Autolib' auraient dû prendre en charge les 233 millions restants, ce qu’elles ont refusé.

Le groupe Bolloré a annoncé aux 150 000 abonnés d’Autolib, qui réalisaient 11 000 trajets par jour, que le service continuera à fonctionner normalement jusqu’au 1er juillet. À partir du 2 juillet, les stations fermeront progressivement : il ne sera plus possible d’y louer ou déposer une voiture Autolib’, ou d’y recharger une voiture électrique personnelle. Les stations fermées seront signalées sur l’application.

Le service s’éteignant progressivement, le groupe Bolloré a promis que la mensualité de juillet sera offerte aux abonnés. Depuis le 26 juin, il n’est plus possible de souscrire au service. Les abonnements actuels et les prélèvements seront arrêtés au 31 juillet. Pour les abonnés Autolib’ qui paient chaque mois leur abonnement et n’ont pas fait d’avance, il n’y a en principe pas de remboursement à prévoir. Le groupe Bolloré précise que « seules les locations/recharges de juillet seront prélevées (hors factures complémentaires) » et que les abonnés restent redevables des sommes dues au titre des prestations antérieures au mois de juillet. « Les actions de recouvrement perdurent », prévient la société dans une foire aux questions consacrée à la fermeture du service.

Les bornes réutilisées en 2019

Les bornes de recharge Autolib’, propriété des communes sur lesquelles elles sont implantées, ne disparaîtront pas. La mairie de Paris a d’ores et déjà annoncé dans un communiqué qu’à partir du début de l’année 2019, elles seront accessibles aux Parisiens et aux Franciliens pour la recharge de leur véhicule personnel. D’ici là, et dès la fin d'Autolib’, les 3 244 places de stationnement du service seront ouvertes à tous les utilisateurs de véhicules électriques (personnel ou en autopartage). Le stationnement y sera gratuit dans la limite de six heures consécutives.

Les véhicules seront, eux, récupérés par Bolloré. Plusieurs centaines, trop dégradés, seront envoyés à la casse. D’autres seront déployés dans les autres villes où Bolloré exploite un service d’autopartage (notamment, en France, Bordeaux et Lyon). Le reliquat pourrait être revendu à des entreprises ou à des particuliers, a indiqué un porte-parole de Bolloré au magazine L’Expansion.

La fin d’Autolib’ ne marque néanmoins pas la fin de l’autopartage électrique en Île-de-France. Les entreprises Communauto, Ubeeqo, Zipcar, Renault Mobility et Zencar ont déjà déployé plus de 600 véhicules et prévoient d’en ajouter plusieurs milliers dans le courant des prochains mois.

Isabelle Manevy

Isabelle Manevy

Juriste

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