Camille Gruhier
Un bumper sinon rien
Plus de 3 mois après son lancement, Apple n’a pas réglé le problème d’antenne dont souffre l’iPhone 4. Nos tests montrent toutefois qu’une fois habillé d’une coque, le smartphone retrouve une bonne sensibilité aux réseaux mobiles.
Pour profiter pleinement de son iPhone 4, le consommateur est prié d’habiller son smartphone d’une coque en caoutchouc (un bumper). L’appareil a ses exigences : il ne supporte pas le contact de la peau humaine, qui lui fait perdre ses moyens… de communication (lire notre article « iPhone 4 : l’antenne lui fait de l’ombre »). Nous avons voulu vérifier que la coque, offerte par Apple aux clients de la première heure, réglait bien les problèmes de sensibilité du terminal aux réseaux mobiles. Cette nouvelle batterie de tests a permis de constater, cette fois encore, une perte de signal parfois significative lorsque l’on tient l’appareil pour téléphoner (en recouvrant de la main son coin inférieur gauche). Mais contrairement aux essais réalisés sur des iPhone « nus », la perte est moins dévastatrice puisque les appels ne sont plus interrompus. C’est mieux, donc. La note globale de l’iPhone passe donc de 12,6 à 14,5/20 lorsqu’il est équipé de sa coque.
Faut-il se réjouir de ce résultat ? Pas sûr. Revenons sur le lancement de l’iPhone 4 et sur ce scandale de l’« antennagate ». Quelques jours après avoir acheté leur tout nouveau smartphone, de nombreux utilisateurs s’étaient aperçus d’un incroyable défaut de conception : en tenant à pleine main le terminal, ils voyaient disparaître les unes après les autres les barres de qualité de réception du réseau. Constatée par les consommateurs, la perte de signal avait été confirmée cet été par les résultats de nos tests en laboratoire. Devant l’ampleur de la polémique, Apple avait dû réagir. Mais pas en organisant un rappel de produits, comme on aurait pu s’y attendre en pareille situation. Apple a tout simplement mis en place un programme d’envoi de coques gratuites aux consommateurs achetant un iPhone 4 jusqu’au 30 septembre 2010. La firme de Cupertino (Californie) n’a d’ailleurs pas jugé utile de prolonger l’opération. Pour justifier sa décision, le constructeur explique sur son site américain que « les problèmes d’atténuation liés à l’antenne sont encore plus minimes qu’il le pensait ». D’après lui, seul un petit pourcentage d’appareils seraient concernés. De cette affirmation, nous devons tirer une conclusion : l’UFC-Que Choisir et ses partenaires européens n’ont pas de chance… Tous les exemplaires achetés pour nos tests, en Allemagne et en Italie, étaient défectueux.