ACTUALITÉ

Maladie d’AlzheimerAvis défavorable pour le remboursement du lécanémab

AS

par Anne-Sophie Stamane

Après avoir refusé l’accès précoce au lécanémab (Leqembi) aux malades atteints de maladie d’Alzheimer débutante, la Haute Autorité de santé renchérit en préconisant que la Sécu ne le rembourse pas, en raison de son efficacité incertaine et de ses effets indésirables.

« Insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale » : c’est la position que vient de rendre la Haute Autorité de santé (HAS) sur le service médical rendu (SMR) du lécanémab (Leqembi), une nouvelle molécule que l’Agence européenne du médicament (EMA) a finalement autorisée il y a quelques mois, après lui avoir dans un premier temps refusé l’accès au marché européen.

La HAS estime que « le Leqembi n’a pas sa place dans la stratégie thérapeutique ». Cet avis n’est pas une surprise, puisqu’elle avait déjà, il y a quelques semaines, empêché l’accès précoce au médicament, qui aurait permis aux patients de bénéficier du traitement de façon anticipée, à un prix librement fixé par son fabricant. Elle avait alors invoqué les mêmes motifs qui la font se prononcer aujourd’hui en défaveur du remboursement : l’efficacité sur les formes débutantes de la maladie d’Alzheimer est minime, et pas du tout prouvée à long terme, tandis que les effets indésirables potentiels – des œdèmes et des hémorragies cérébrales – sont graves. À tel point qu’ils imposent une surveillance étroite que la HAS mentionne dans son analyse comme un véritable obstacle : les examens génétiques à l’initiation du traitement et les IRM régulières pour repérer d’éventuels dommages cérébraux constituent une contrainte trop forte « dans l’organisation sanitaire actuelle ». En clair, le bénéfice sur la santé des malades n’est pas suffisamment établi pour mobiliser autant de ressources médicales.

Aucun véritable traitement contre la maladie d’Alzheimer

En toute logique, le gouvernement devrait suivre l’avis de la HAS et décider de ne pas admettre le Leqembi au remboursement, à l’image du gouvernement britannique qui a, lui aussi, fait l’impasse. À l’inverse, l’Allemagne et l’Autriche se sont prononcées en faveur d’une prise en charge. C’est dire si ce médicament est controversé ! Les atermoiements des autorités sanitaires reflètent aussi les attentes désespérées des familles et des malades qui, pour le moment, ne disposent d’aucun véritable traitement pour soulager, et encore moins guérir, les démences de type Alzheimer. Si, en dépit des conclusions de la HAS, des patients souhaitent disposer du Leqembi, ils devront payer le traitement de leur poche. Aux États-Unis, il coûte l’équvalent de 20 000 € par an.

AS

Anne-Sophie Stamane

Soutenez-nous, rejoignez-nous

La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir

image nous soutenir

Newsletter

Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus

image newsletter