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OGM

Un mauvais coût à craindre

Plusieurs études démontrent que les cultures d'OGM représentent non seulement un coût économique supplémentaire pour la filière du « sans OGM strict » mais pourraient conduire à sa disparition.

Paris n'aurait pas dû interdire, en janvier dernier, la culture du maïs transgénique Mon 810, a affirmé l'Agence européenne de sécurité alimentaire dans un récent avis. Une telle interdiction par un État d'un OGM autorisé dans l'Union est en effet soumise à l'apparition de « faits scientifiques nouveaux », ce qui, considère l'agence, n'a pas été le cas. Au-delà des faits scientifiques, il faut aussi se pencher sur les conséquences économiques, estime Greenpeace, qui a commandé à l'université de Pau un rapport sur les coûts induits par la culture d'OGM. Une étude coordonnée par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), avait déjà montré que les filières qui se veulent totalement sans OGM (bio, Label rouge) ne pourront pas cohabiter à l'échelle locale avec des champs transgéniques. Faute de pouvoir dédier des régions aux cultures OGM, c'est à la disparition du « sans OGM strict » que mènerait l'autorisation de végétaux génétiquement modifiés.

Mais l'étude de Pau soulève un autre problème : les professionnels qui veulent simplement maintenir un taux de contamination inférieur au seuil d'étiquetage (0,9 %) devront prendre des précautions induisant des coûts importants (jusqu'à 37 euros par tonne de maïs) qu'il leur faudra répercuter sur les consommateurs. Or, la position actuelle de la Répression des fraudes est d'interdire un étiquetage « sans OGM » dès lors que des traces, même issues de contamination fortuite, seraient détectables dans le produit. Les chercheurs tirent donc le signal d'alarme : si la culture d'OGM était à nouveau autorisée en France et que cette interdiction d'étiquetage subsistait, les agriculteurs désireux de produire sans OGM pourraient y renoncer car ils n'auraient pas la possibilité de valoriser leurs efforts. La présence d'OGM serait alors plus ou moins généralisée et les consommateurs, très majoritairement opposés à cette technique, privés d'alternative.

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