
par Elsa Casalegno
par Elsa Casalegno
Ce poisson sera exclu des menus des écoliers « tant que les normes de taux de mercure ne diminueront pas pour préserver la santé des enfants que nous nourrissons chaque jour », ont annoncé les communes de Bègles (33), Grenoble (38), Lille (59), Lyon (69), Montpellier (34), Mouans-Sartoux (06), Paris (75) et Rennes (35). Elles demandent que « la limite maximale de mercure autorisée dans le thon soit abaissée à la teneur la plus stricte existant pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg ».
Le mercure est considéré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’une des 10 substances chimiques les plus préoccupantes pour la santé humaine : il est cancérogène, mutagène et reprotoxique, avec des effets particulièrement nocifs sur le développement neurologique du fœtus et de l’enfant. Or, il est présent à des teneurs élevées dans certains poissons situés en fin de chaîne alimentaire, à l’instar du thon.
Des normes européennes existent, censées protéger la population. D’une part, une dose hebdomadaire tolérable (DHT, exprimée en microgramme de mercure par kilo de poids corporel) encadre l’exposition des humains. D’autre part, trois quantités maximales (en milligramme de mercure par kilo de poids vif) sont fixées pour les produits de la pêche : la limite générale s’élève à 0,5 mg/kg, celle pour les petites espèces est abaissée à 0,3 mg/kg, tandis que celle pour les gros prédateurs (thon, requin, etc.) est portée à 1 mg/kg. Les huit communes déplorent cette « exception sur certains poissons prédateurs, notamment le thon », qui autorise de fait cette espèce « à contenir trois fois plus de mercure que certains autres poissons ».
Les élus de ces villes demandent donc à l’État que la teneur maximale de mercure autorisé dans le thon soit abaissée au niveau de celle imposée aux petits poissons comme la sardine. À charge pour le gouvernement de prêcher cette bonne parole auprès de la Commission européenne, qui seule peut abaisser la limite maximale autorisée dans les poissons. Néanmoins, les choses pourraient bouger : à la suite d’une campagne dénonçant les teneurs élevées dans les conserves de thon, menée par les associations Bloom et Foodwatch, Bruxelles leur a répondu discuter avec ses experts de « la pertinence du niveau maximal actuel pour le mercure dans le thon frais et sur un éventuel niveau maximal pour le mercure dans le thon en conserve ».
En attendant cette évolution législative, les élus des huit villes appellent les responsables politiques nationaux à prendre les devants et interdire sans délai en France tout produit dépassant 0,3 mg de mercure/kg.
Elsa Casalegno
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