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Produits d’épargne

La vigilance reste de mise

L’enquête menée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en 2012 sur les méthodes de vente des conseillers bancaires révèle un peu de « mieux » et toujours beaucoup de « moins bien ». Rappel de quelques conseils avant de souscrire un super livret, un PEL ou une assurance vie.

Si vous êtes locataire, sans épargne et avec 2 000 € de revenus, a priori on ne vous proposera pas de produits boursiers… C’est la – plutôt bonne – conclusion de l’Autorité des marchés financiers (AMF) suite aux 540 visites mystères menées auprès de 110 enseignes bancaires en France, entre janvier et février 2012. Les enquêteurs se sont présentés de façon anonyme, avec un type de profil défini à l’avance : « ne souhaitant pas prendre de risques financiers » pour les premiers, « souhaitant en prendre » pour les seconds. Des vœux qui, semble-t-il, ont été plutôt respectés par les conseillers clientèles. Aucun « risquophobe » ne s’est vu conseiller de produits financiers complexes et risqués (actions, assurance vie en unité de compte, produits à formule, etc.) mais essentiellement des livrets, comptes à terme, épargne logement ou parts sociales. Ce type de produit ne représente en revanche qu’un tiers des propositions faites aux  profils « risque », le reste étant constitué d’instruments financiers et d’assurance vie. Les banques semblent donc avoir décidé de ne plus fourguer de produits financiers risqués à des ménages qui n’en ont pas les moyens.

Réclamer un produit précis

Les bonnes nouvelles s’arrêtent ici. Les « fameuses » campagnes commerciales n’ont pas disparu du paysage, comme on nous l’a confirmé à l’AMF. Ce qui signifie que les clients rencontrent toujours le mois du « super livret  », la semaine du « crédit conso », ceux du « compte à terme mixé à un PEL », etc.

Pour repartir avec un produit parfaitement adapté à ses attentes (par exemple un PEL en prévision d’un achat immobilier ou un super livret pour de l’épargne en attente de placement), il vaut mieux se renseigner avant de se rendre à la banque et s’en tenir au choix défini.

Remarque : lorsque les visiteurs mystères de l’AMF ont interrogé le commercial pour savoir combien il touche sur le produit vendu, les réponses restent très hétérogènes. Moins d’1 sur 10 ont déclaré recevoir un petit pourcentage, 2 sur 10 n’ont pas répondu, 1 sur 10 est resté évasif, 1 à 2 ont dit rechercher la satisfaction du client d’abord et 4 sur 10 ne rien percevoir.

Ne pas prendre les conseils pour argent comptant

Vous souhaitez comparer deux produits, en comparant leurs avantages et inconvénients ? Difficile d’espérer beaucoup d’aide de la part des conseillers clientèles. L’enquête de l’AMF montre en effet que les avantages sont toujours largement mieux détaillés que les risques ! Là encore, mieux vaut se faire son avis avant (presse, Internet, proches…).

Obtenir le montant des frais… ou voir ailleurs

C’est un gros point noir. Les commerciaux peinent toujours à renseigner spontanément leurs clients sur l’intégralité des frais attachés aux produits financiers. Or il est impératif d’en avoir une connaissance intégrale. Non seulement les frais d’entrée mais aussi les frais de gestion ou de tenue de compte, qui sont généralement les grands oubliés, doivent être détaillés… Ces derniers notamment peuvent grignoter la majeure partie du rendement attendu. Exigez une note écrite assurant que l’intégralité des frais réside dans la liste jointe détaillée. Si le commercial refuse de vous communiquer ces informations, comme cela arrive encore souvent, placez votre épargne ailleurs.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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