Arnaud de Blauwe
SkyEurope au tapis
La faillite de la compagnie aérienne SkyEurope, qui survient après d'autres, illustre une nouvelle fois la vulnérabilité des passagers de l'aérien. Les possesseurs d'un billet désormais inutilisable ont une chance infime d'obtenir son remboursement. L'Europe réfléchit à la mise en place d'un fonds de garantie.
Des compagnies low-cost (à bas coûts) dans la tourmente... Licence de vol suspendue pour l'italienne MyAir fin juillet et faillite brutale de la slovaque SkyEurope début septembre : de nombreux passagers, bloqués dans des aéroports, ont dû organiser en catastrophe - et à leurs frais - leur retour ou se trouvent en possession de billets inutilisables.
SkyEurope, qui a été créée en 2001, disposait d'une base à Paris et desservait, notamment, des villes de l'Europe de l'Est (Bratislava, Prague, Sofia...).
Certes, en cas de dépôt de bilan, les voyageurs peuvent toujours demander le remboursement de leurs billets en déclarant leur créance auprès de l'administrateur judiciaire. Mais, en réalité, les chances d'obtenir quoi que ce soit sont très minces, faute de liquidités ou d'actifs suffisants.
En 2008, les pertes de SkyEurope s'étaient élevées à 60 millions d'euros, et le montant de la dette frôlait les 180 millions d'euros. La compagnie avait d'ailleurs réduit la voilure, passant de 14 à 7 avions. Des appareils qu'elle ne possède pas en propre, mais qu'elle loue à une société de leasing.
Devant la multiplication des faillites dans le monde de l'aérien, le commissaire européen en charge des transports, l'Italien Antonio Tajani, a indiqué que ses services travaillent à la mise en place d'un fonds d'indemnisation des passagers à l'intérieur de l'Union, qui serait alimenté par les compagnies.
Puisse ce projet aboutir rapidement... Car, sous l'effet de la crise, le transport aérien traverse de fortes turbulences. En juillet, le trafic passager international a encore baissé (-2,9 % après -7,2 % le mois précédent). Et pour de nombreux experts, d'autres faillites devraient suivre.