Anne-Sophie Stamane
En pharmacie pour les adultes
Les pharmaciens peuvent désormais administrer aux plus de 16 ans non seulement les vaccins contre la grippe et le Covid-19, mais aussi la plupart de ceux recommandés à l’âge adulte.
C’était annoncé depuis le printemps, c’est désormais entré en pratique : depuis le 7 novembre dernier, les compétences vaccinales des pharmaciens sont élargies. Ils peuvent désormais administrer aux plus de 16 ans les vaccins contre la diphtérie, la poliomyélite, le tétanos, la coqueluche, les papillomavirus, les hépatites A et B, les infections invasives à pneumocoque, plusieurs méningites et la rage. C’est-à-dire, grosso modo, les principaux vaccins recommandés à l’âge adulte. Jusqu’alors, leur périmètre d’intervention était limité aux vaccins contre la grippe et contre le Covid-19. L’injection sera facturée 7,50 €, prise en charge à 65 % par l’assurance maladie, les 35 % restant pouvant être couverts par la complémentaire santé.
Pour le moment, l’acte de vaccination ne peut être réalisé en pharmacie que si le vaccin fait l’objet d’une ordonnance médicale. Concrètement, il faut que votre médecin vous l’ait prescrit au préalable. À vous de voir si, une fois le produit délivré, vous préférez retourner chez lui pour la piqûre, ou si vous la faites sur place. Attention, toutes les officines ne font pas les vaccins. Le geste nécessite une formation spécifique, notamment pour le suivi du protocole et la surveillance des effets indésirables, ainsi que le feu vert de l’Agence régionale de santé (ARS). Mais nul doute que si l’officine qui vous délivre le vaccin est habilitée, elle vous informera de la possibilité d’être vacciné dans ses murs.
Tout pourra se faire en pharmacie
À terme, la convention pharmaceutique conclue entre les syndicats d’officinaux et l’assurance maladie prévoit que les pharmacies pourront prendre en charge la totalité du parcours vaccinal : il n’y aura plus besoin d’aller chez le médecin pour la prescription, tout pourra se faire en officine, à l’initiative du pharmacien. Il faut encore que le Parlement confirme cette évolution et en précise l’application. Mais une chose est déjà décidée : le prix. Sans prescription médicale, ce sera 9,60 €. À noter que dans les départements et territoires d’outre-mer, les tarifs, avec ou sans prescription, sont affectés d’un coefficient 1,05.
L’accord entre syndicats et Sécu ne va pas plus loin, mais la Haute Autorité de santé (HAS), qui avait donné son aval à la vaccination des adultes en officine, s’est également exprimée en juin dernier en faveur de la vaccination des enfants par les pharmaciens, les sages-femmes et les infirmières. L’objectif est, dans un contexte de raréfaction de l’offre médicale, de décharger les médecins des obligations qui leur incombaient jusqu’alors.