BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Apple nous aurait-il pris pour des pommes ?

Arrêtons de croquer n’importe quoi…

Il y a quelques semaines, de nombreux médias se sont empressés de relayer la « preuve » qu’Apple reconnaissait l’obsolescence programmée de ses équipements… A l’origine notamment de cette affaire, des « questions et réponses » dans laquelle la firme de Cupertino détaille sa politique environnementale. Toutefois, en y regardant de plus près, point d’obsolescence avouée mais une information sur l’usage des utilisateurs… Voilà qui est fort différent. En effet, en détaillant le processus d’évaluation d’émission de gaz à effet de serre de ses produits, Apple explique qu’en regardant l’usage de ses utilisateurs elle estime la durée de vie de ses téléphones à trois ans, et celle de ses ordinateurs à quatre ans et ne manque pas de préciser que ses appareils durent souvent plus longtemps, et qu’ainsi, beaucoup d’utilisateurs les revendent après les avoir utilisés durant ces trois années. Voilà donc une affaire qui a fait pschitt…

Alors qu’en France, le débat se concentre actuellement sur la disponibilité des pièces détachées et les délais de garanties, ce n’est pas la première fois que les constructeurs d’appareils high-tech sont mêlés au spectre de l’obsolescence organisée. En janvier dernier aux Etats-Unis, une action de groupe a été initiée à l’encontre d’Apple, suspectée de ralentir volontairement les anciens appareils par le biais des mises à jour de logiciels (via l’installation de l’iOS 9 sur l’iphone 4S en l’espèce). De même, nos homologues hollandais de la Consumentenbond ont récemment assigné Samsung au motif que le constructeur n’informait pas suffisamment les consommateurs sur la disponibilité et compatibilité des dernières versions de mise à jour, 82% des appareils testés par nos confrères n’ayant pas reçu la dernière version d’Android durant les deux ans qui ont suivi l’achat.

C’est d’ailleurs bien pour cela que je préfère parler d’obsolescence « organisée » : car si nous ne pouvons rien ou si peu contre les « effets de mode »  exploités par Apple – et auxquels la firme participe à grands coups de marketing, un appareil rendu inutilisable faute de mise à jour possible, ou inversement lorsque la mise à jour handicape le fonctionnement de l’appareil est purement et simplement inacceptable! Si le comportement du consommateur, comprenez, sa volonté d’avoir le tout dernier modèle pèse certainement dans la balance de l’obsolescence high-tech, je ne peux néanmoins manquer d’appeler les professionnels du secteur à revoir la mise à jour de leurs systèmes d’exploitation pour des appareils réellement durables.

Alain Bazot

Alain Bazot

Président de l'UFC-Que Choisir

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