BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Auto-école

Pas d’écart de conduite de l’UFC-Que Choisir !

Décidément, la demande de l’UFC-Que Choisir d’imposer aux auto-écoles d’informer par écrit les consommateurs de leurs taux de réussite aux examens du permis de conduire ne cesse de soulever une vague de protestation de la profession… Or, si je me réfère aux éléments objectifs appuyant cette demande, les auto-écoles n’ont pas à nous faire la « leçon » sur ce qu’il convient ou non de faire.

En premier lieu, les auto-écoles (ou tout au moins celles qui prétendent parler en leur nom sur les réseaux sociaux) omettent de préciser que c’est le comportement d’une immense majorité d’entre elles qui impose une évolution de la réglementation. Aurions-nous plaidé avec force la mise en place d’une information précontractuelle par écrit des taux de réussite par les auto-écoles si notre enquête de terrain avait montré qu’une très grande majorité des auto-écoles communiquaient aux consommateurs des taux exacts ? Pas nécessairement. Mais compte tenu de l’élément factuel selon lequel près de 70 % des auto-écoles enquêtées ne fournissent pas aux consommateurs des données fiables, il est indispensable de mobiliser la réglementation pour imposer aux auto-écoles la vertu.

En second lieu, les auto-écoles réfutent l’idée selon laquelle la comparaison des taux de réussite est pertinente pour les consommateurs. J’ai même lu que les taux ne voulaient rien dire car ce n’était pas la même chose de passer son permis à Paris que dans le Berry. Sans blague ! Nous n’avons évidemment jamais écrit ou dit une ineptie pareille. La réalité c’est que ceux voulant se former à la conduite compareront les auto-écoles proches de leur lieu de vie, pour lesquelles l’environnement de la formation et le lieu de passage de l’épreuve de la conduite sont les mêmes. La comparaison des taux a donc du sens. Qui plus est, il est vraisemblable que ces auto-écoles aient affaire à un même public socio-économique et qu’en conséquence une auto-école ne soit pas affectée par des candidats a priori moins bons.

Je trouve particulièrement curieux que les auto-écoles ne considèrent pas que l’affichage des taux puisse les inciter à prodiguer une formation davantage qualitative. Jugent-elles la qualité de l’enseignement comme étant une constante, en tout lieu et en tout temps ? Pourtant, le sérieux, l’implication ou les qualités pédagogiques des moniteurs, qui sont variables, ont nécessairement des effets sur la capacité des candidats à passer avec succès les examens du permis de conduire.

Est-ce à dire que les taux de réussite bruts caractérisent à eux-seuls toute la qualité de l’enseignement ? Non. Et l’UFC-Que Choisir est très claire sur ce point. Ces taux méritent d’être mis en perspective avec d’autres paramètres, et particulièrement le nombre d’heures consacrées en moyenne à la formation avant l’obtention du permis de conduire. Sur ce point, comme sur les modalités de l’information précontractuelle sur les taux, l’UFC-Que Choisir est toujours prête à discuter des modalités avec toutes les parties prenantes, mais le principe, lui, nous paraît, au vu des faits, indiscutable.

Alain Bazot

Alain Bazot

Président de l'UFC-Que Choisir

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