GUIDE D'ACHAT
Permis de conduire

Les différentes formations possibles pour passer le permis

Formation traditionnelle, conduite accompagnée ou conduite supervisée… Les candidats à l’apprentissage du permis de conduire peuvent choisir parmi plusieurs types d’enseignement. Ce choix n’est pas anodin : il a un impact important sur le coût du permis, sur les chances de réussite le jour de l’examen et sur l’expérience accumulée au moment de prendre le volant seul pour la première fois.

Depuis la création du premier « certificat de capacité pour circuler » en 1893, la formation au permis de conduire s’est largement professionnalisée, en particulier à partir des années 1960. « Nous sommes en pleine généralisation de l’automobile, et en pleine montée de la mortalité routière de masse : on atteindra le pic de 16 617 tués en 1972, avec une circulation automobile cinq fois inférieure à aujourd’hui », explique Bruno Garancher, président d’ECF, réseau d’auto-écoles né en 1969. Le premier Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) est mis en place en 1972. S’ensuivent quatre décennies de mesures fortes : limitations de la vitesse, port obligatoire de la ceinture de sécurité, mise en place du permis à point, etc.

Aujourd’hui, 1,3 million de candidats tentent chaque année d’obtenir leur permis de conduire, dont 90 % ont entre 18 et 20 ans lors du passage de l’examen. Ils ont à leur disposition plusieurs formules de formation.

La filière classique

Principe

La formation nécessaire à la conduite automobile est dispensée par des écoles de conduite agréées. Peu importe la formule choisie (traditionnelle, conduite accompagnée, supervisée, etc.), la formation débute par l’apprentissage et le passage de l'épreuve théorique générale (ETG) du code de la route. La réussite à cette épreuve est nécessaire pour pouvoir passer l'épreuve pratique, au maximum 3 ans plus tard. Le volume de leçons pratiques est de 20 heures minimum, ce nombre étant basé selon l'appréciation du formateur de conduite. Dans les faits, rares sont les élèves qui parviennent à acquérir un niveau de conduite suffisant en 20 heures. Dans le cadre de la filière classique, l’élève effectue l’intégralité de son apprentissage auprès d’un moniteur d’auto-école.

Nombre d’heures moyen : 35 heures
Nombre de candidats (2014) : 1 052 828
Taux de réussite (2014) : 55,56 %
Âge minimum : 18 ans

Avantages et inconvénients

De très loin la formation la plus dispensée par les écoles de conduite, la filière classique a pour principal avantage d’être en théorie accessible à tous les élèves : contrairement à la conduite accompagnée ou à la conduite supervisée, il n’est pas nécessaire de trouver un accompagnant et un véhicule pour achever sa formation. Mais puisque l’intégralité de l’apprentissage se fait en auto-école , son coût est bien plus élevé : aux 20 heures de leçon obligatoire, il faut en moyenne ajouter 15 heures de leçons complémentaires. De plus, en dehors de l’auto-école, l’élève n’a pas la possibilité d’acquérir une expérience de conduite. Le taux de réussite à l’examen pratique en pâtit : seulement 55,56 % en moyenne.

L’apprentissage anticipé de la conduite (AAC)

Principe

Plus connu sous le nom de « conduite accompagnée », l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC) est une formation qui existe depuis 1987. Elle reste pourtant méconnue et n’est choisie que par un quart des élèves. Le principe de cette formation réside sur l'acquisition sur une longue durée de l'expérience nécessaire à la conduite.  À partir de 15 ans, après avoir passé l’épreuve théorique (le code), l’élève réalise sa formation initiale de 20 heures de cours de conduite avec un moniteur. Ensuite, il doit conduire 3 000 km accompagné d’un parent ou d’un proche. Cette période de conduite accompagnée, qui doit durer minimum un an mais n’a pas de durée maximale, est agrémentée de trois rendez-vous pédagogiques de deux heures (une heure pratique et une heure théorique). Le premier rendez-vous a lieu avant la période de conduite accompagnée, le second a lieu entre 4 et 6 mois de conduite accompagnée, lorsque environ 1 000 kilomètres ont été parcourus, et le troisième se tient après 3 000 kilomètres parcourus ou dans les deux mois précédant la date de l'examen pratique. Au terme de sa formation, le candidat peut se présenter dès l'âge de 17 ans et demi aux épreuves pratiques du permis de conduire. S’il obtient son permis, il pourra commencer à conduire seul dès le jour de ses 18 ans.

Nombre d’heures moyen : 24 heures
Nombre de candidats (2014) : 263 770
Taux de réussite (2014) : 74,96 %
Âge minimum : 15 ans

Avantages et inconvénients

L’apprentissage anticipé de la conduite permet de commencer la formation initiale en école de conduite dès 15 ans, et donc d’acquérir une grande expérience de conduite avant sa majorité – la surmortalité des jeunes formés ainsi est plus faible, et leurs primes d’assurance également. En général, ces élèves se contentent des 20 heures de leçons obligatoires avant de prendre le volant avec leur accompagnateur : il ne leur reste plus qu’à payer les rendez-vous pédagogiques obligatoires. Avec 24 heures de leçons facturées, le coût du permis est réduit d’un tiers par rapport à la filière classique. Les chances d’obtenir le permis du premier coup est de plus très élevé : 74 % de réussite au premier passage ! Autre avantage : cette formation permet d’obtenir son permis très rapidement après ses 18 ans, et la durée du permis probatoire (durant laquelle l’apprenti ne dispose que de 6 points au lieu de 12) est réduite à 2 ans au lieu de 3.

La conduite supervisée

Principe

La conduite supervisée s’apparente à l’AAC, mais est seulement destinée aux personnes de plus de 18 ans. Pour en profiter, le candidat doit avoir obtenu son examen théorique (le code) et avoir effectué les 20 heures de formation obligatoire à la conduite auprès d’un moniteur. Il peut ensuite continuer à s’exercer sans la présence d’un moniteur, mais sous le contrôle d’un proche ayant effectué une courte formation pour devenir accompagnant. Il est possible d’en profiter avant de passer l’épreuve pratique du permis, ou bien après avoir raté l’examen, afin de s’entraîner avant de le repasser. En cas d’échec au permis, le candidat qui souhaite basculer sur une formation en conduite supervisée doit obtenir une autorisation de son moniteur d'auto-école après un rendez-vous de 2 h, comprenant au moins une heure de conduite. La période de conduite supervisée débute par un rendez-vous préalable qui a lieu en présence de l’enseignant de conduite et du/des futur(s) accompagnateur(s). À l’origine, la conduite supervisée durait minimum trois mois et l’élève devait parcourir 1 000 kilomètres : depuis la loi Macron de 2015, ces deux conditions n’existent plus.

Nombre de candidats (2014) : 46 693
Taux de réussite (2014) : 59,61 %
Âge minimum : 18 ans

Avantages et inconvénients

La conduite supervisée permet d’acquérir de l’expérience de conduite à moindre coût, puisqu’elle permet de compléter sa formation initiale sans faire appel à un moniteur d’auto-école. Le taux de réussite des candidats choisissant cette formation est légèrement supérieur à celui de la filière classique. Son principal inconvénient est qu’elle reste très méconnue ; et pour cause, il n’est pas dans l’intérêt des auto-écoles de faire sa promotion. Cette formation ne réduit pas la durée du permis probatoire, qui reste à 3 ans.

La conduite encadrée

Principe

La conduite encadrée, à ne pas confondre avec la conduite supervisée, s’adresse aux jeunes scolarisés qui se destinent aux métiers de la route (notamment BEP et CAP de conducteur routier). Pour en profiter, le jeune (à partir de 16 ans) se doit d’avoir réussir l’examen du permis B dans le cadre de sa formation. Ensuite démarre la période de conduite encadrée, qui lui permet de conduire en attendant l’âge de 18 ans. La conduite ne s’effectue qu’en présence d’un accompagnateur choisi par le jeune.

Âge minimum : 16 ans

Avantages et inconvénients

La conduite encadrée permet aux jeunes qui se destinent aux métiers de la route d’acquérir une expérience de conduite avant 18 ans. Néanmoins, contrairement à l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC), cette formation ne réduit pas la durée du permis probatoire, qui reste à 3 ans.

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