BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Censure de la campagne sur le prix des médicaments

La pilule ne passe pas !

A l’heure où les dépenses de la Sécurité Sociale ne cessent d’augmenter, les prix des médicaments continuent aussi de grimper. En mai dernier, l’UFC-Que Choisir s’insurgeait du prix exorbitant du traitement contre l’Hépatite C, favorisant les marchés parallèles. Est-il normal qu’un traitement pour soigner l’Hépatite C soit vendu 41 000 euros, alors que la production ne coûterait qu’une centaine d’euros ? Le conditionnel est de rigueur puisque le problème principal dénoncé par la campagne publicitaire de Médecins du Monde repose justement sur le manque de transparence dans la fixation des prix des médicaments, empêchant une estimation précise des coûts. Il est regrettable que les laboratoires pharmaceutiques décident, cavaliers seuls, du « prix de la vie », porte ouverte à toutes les dérives. Les arguments  avancés par les laboratoires (coût de la recherche – coût de production – bénéfices thérapeutiques à la hauteur des prix) ne justifient en rien ces écarts. Cette explosion des prix a des conséquences sur notre système de santé : des patients exclus de certains traitements…  Il est impensable que de nos jours les médicaments soient rationnés de cette sorte.

A travers ces messages forts (« Une épidémie de grippe en décembre c’est le bonus de fin d’année qui tombe »), l’ONG montre que les laboratoires s’en mettent plein les poches au détriment de la santé des citoyens.  Je me joins au combat de Médecins du Monde pour rappeler que les médicaments ne sont pas des biens de consommation comme les autres et qu’il est de la responsabilité de l’Etat d’assurer des prix plus bas, accessibles à tous. Il est encore plus regrettable d’en arriver là dans la mesure où l’Etat dispose des moyens nécessaires pour réguler ce marché.

Je regrette que la campagne publicitaire choc de Médecins du Monde ait été censurée sur fond d’arguments inopérants… L’explication la plus ridicule étant « des allégations chiffrées qui ne sont pas sourcées »! Combien d’allégations non sourcées dans des publicités passent chaque jour entre les mailles du filet ? Cette censure par l’Autorité professionnelle montre encore une fois, les limites du système de régulation publicitaire et l’influence et  le poids des lobbies pharmaceutiques.

Alors que les ministres de la Santé des Etats membres de l’UE réalisent tout juste que le système de santé européen est plombé par des prix du médicament toujours plus élevés, l’UFC-Que Choisir appelle la Ministre de la Santé à se pencher réellement sur ce problème de santé publique, et nous tous à relayer la campagne de Médecins du Monde sur nos relais de communication : réseaux sociaux, etc…

Alain Bazot

Alain Bazot

Président de l'UFC-Que Choisir

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