CONSEILS

Assurance emprunteurQuelle quotité pour un emprunt à plusieurs ?

Le prix global de l’assurance dépend de multiples critères, dont la quotité retenue. Il s’agit de répartir la couverture proposée par l’assureur entre les emprunteurs. Portez une grande attention à cette étape primordiale pour la sécurité de votre opération immobilière.

À quoi sert la quotité d’assurance ?

Si l’on prend l’exemple d’un prêt immobilier d’un montant de 20 000 €, une quotité d’assurance de 100 % signifie que la garantie couvre l’intégralité du prêt. Ainsi, en cas de décès de l’emprunteur unique, par exemple, l’assurance rembourse à la banque tout le capital restant dû.

Cette quotité minimale de 100 % (elle peut être plus importante, voir plus bas) attachée à un prêt est exigée par toutes les banques. Lorsque l’emprunt se fait à deux, la quotité peut être partagée entre les emprunteurs. Si le partage est équilibré (50 %/50 %) et que l’un des deux souscripteurs devient invalide, par exemple, le conjoint valide n’aura plus que la moitié de la mensualité de remboursement à assurer : si la mensualité est de 1 000 €, il ne lui reste plus que 500 € à verser à la banque.

Comment choisir sa répartition ?

« Si l’on veut une assurance maximale, il faut opter pour une quotité de 100/100, soit une assurance à 200 %. Dans cette situation, en cas de problème, le conjoint survivant (ou celui qui n’est pas invalide ou en incapacité de travail) n’a plus rien à payer du tout, explique Benoît Gommard, de BNP Paribas Cardif France. Dans un choix de quotité à 100 % maximum, il est aussi possible de choisir la quotité en fonction des revenus de chacun. Exemple : celui qui a un salaire plus important s’assure à 70 % et son conjoint à 30 % seulement. Cela signifie que si le premier décède, par exemple, le second n’aura plus que 30 % de la prime à payer. »

Le choix du montant global de la quotité (au-delà des 100 % de base exigés) ainsi que son partage entre souscripteurs est en effet laissé à votre libre appréciation. Toutes les combinaisons sont possibles.

Quel montant global ?

La grande majorité des souscripteurs choisissent la quotité basique de 100 % « sur une ou deux têtes », comme disent les assureurs. La raison principale : le coût de l’assurance, que beaucoup souhaitent ramener à son plus bas niveau.

Certes, mais payer plus cher une assurance en vaut parfois la peine si cela permet de sécuriser sa famille au maximum. Avant de choisir par défaut le 100 % classique, prenez le temps de réfléchir à votre situation personnelle.

Bien sûr, s’assurer à 200 % est la solution la plus sécurisée (celle que vous conseillera fortement votre banquier, appréciant de multiplier la prime par deux) : pourquoi pas si vous souhaitez vraiment être dégagé de tout souci financier en cas de problème. Mais la formule va coûter cher ! Et elle n’est pas forcément indispensable : si, en tant que conjoint valide, vous continuez à travailler et à bénéficier du salaire qui vous permettait de rembourser, avant le sinistre, votre part de mensualité, pourquoi ne le pourriez-vous pas après ? C’est un choix personnel…

Si vous voulez accroître la sécurité de l’opération, vous pouvez opter pour une formule intermédiaire à 120 % ou à 150 %. Tout est possible, à vous de voir selon votre situation personnelle… et vos moyens financiers !

Si vous avez, par ailleurs, des économies, la quotité de 100 % peut largement suffire : en cas de problème, vous pourrez, au pire, piocher dans vos économies. Cela vous permet de payer moins cher (en prime d’assurance) pour un risque qui ne se concrétisera peut-être jamais.

Quel partage entre souscripteurs ?

Une fois le montant global choisi, il vous faut déterminer la répartition de la quotité, pour un emprunt à deux. Et, là encore, vous n’êtes pas obligé de « faire comme tout le monde » en choisissant le classique 50 %/50 %.

La fixation du pourcentage de chacun doit découler d’une réflexion familiale, et être décidée en connaissance de cause. L’un des membres du couple bénéficie de revenus nettement plus élevés que l’autre ? Dans ce cas, pourquoi ne pas l’assurer à 60 %, 70 % ou 80 % pour laisser 40 %, 30 % ou 20 % à celui qui gagne le moins (pour une quotité à 100 %) ? Même idée de partage déséquilibré si la quotité globale est plus élevée (150 %…), bien sûr.

Faites des simulations. Sans la rentrée de revenus actuels du conjoint A, le conjoint B parviendra-t-il à assurer la mensualité de remboursement restante ? Et inversement. Vos revenus actuels, les certitudes ou incertitudes que vous avez sur votre parcours professionnel (Quels seront vos revenus dans 10 ou 15 ans ? Avez-vous envie de de créer votre entreprise ?), mais aussi votre patrimoine (actuel et futur : vous attendez un héritage qui pourrait servir en cas de besoin) doivent contribuer à vous faire prendre la décision la plus adaptée à votre profil.

Et n’oubliez pas que la quotité s’applique à toutes les garanties souscrites, pas seulement à celle concernant le décès. L’invalidité, qui peut coûter cher, en fait aussi partie.

Françoise Paoletti

Françoise Paoletti

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