par Erwan Seznec
Coût des traitementsQuand sauver des vies devient vraiment cher
De nouvelles classes de médicament relancent actuellement un débat complexe : quelles dépenses sont économiquement acceptables pour prolonger la vie des patients ?
Le 16 décembre 2015, le professeur Jean-Paul Vernant, de la Pitié Salpêtrière dénonçait, lors d’une conférence de presse à Paris, au nom de la Ligue contre le cancer, les prix « injustes » et « exorbitants » des anticancéreux de dernière génération. Un nouveau traitement contre le mélanome, le « keytruda », détaillait la Ligue, coûte 100 000 euros par an et par patient, ce qui place évidemment l’assurance maladie dans une situation délicate. Le principe actif du keytruda, le « pembrolizumab (1) », appartient à la famille des anticorps monoclonaux, dans laquelle les chercheurs et les laboratoires placent beaucoup d’espoir. Sans entrer dans les détails, ces anticorps sont assez proches de ceux que notre organisme sécrète pour se défendre contre les corps étrangers. Un point important les différencie néanmoins. Issus d’une seule cellule animale clonée en laboratoire (d’où l’adjectif « monoclonal »), ils ciblent un récepteur particulier, ce qui permet de les pointer sur une tumeur cancéreuse avec une grande efficacité. Voilà pour la théorie.
En pratique, les entreprises de biotechnologie qui planchent sur les anticorps monoclonaux depuis une vingtaine d’années sont allées beaucoup moins vite que prévu et avec des résultats parfois décevants. Les recherches se poursuivent, les
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