Fabienne Maleysson
Le double jeu des industriels
En présentant n'importe quel produit comme favorable à la santé, les industriels sèment la confusion dans l'esprit des consommateurs. Sur les emballages comme ailleurs, leur discours ne reflète pas toujours la réalité.
Peu d'adultes normalement constitués croient encore que manger des carottes rend aimable et donne les fesses roses. Pourtant, le discours développé aujourd'hui par les industriels de l'agroalimentaire rivalise souvent d'ineptie avec ce genre de légende. Il y a les fabricants de céréales pour petit déjeuner -souvent plutôt grasses ou sucrées- qui voudraient nous convaincre qu'un enfant ne saurait grandir en bonne santé sans consommer leurs produits ; les éleveurs de poissons norvégiens qui avancent que «selon une étude très sérieuse de l'université de Harvard, le poisson contribuerait à rendre les gens heureux» ; les marchands d'eau sucrée aromatisée qui, à l'instar de Vittel, présentent leurs boissons comme «un moyen d'optimiser le capital santé» des enfants, alors que la mise sur le marché de ces sirops fait hurler tous les nutritionnistes (voir encadré "Produits à la loupe") ; jusqu'aux producteurs de fruits secs pour l'apéritif, en l'occurrence Jack Benoît, qui nous mettent à l'aise : «Même quand on surveille sa ligne, quand on veut faire une collation de qualité, cacahuètes, amandes ou pistaches (environ 600 calories aux 100 g, ndlr) constituent un choix parfaitement adapté.»
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Éric Bonneff