
par Lars Ly
par Lars Ly
Les broyeurs de végétaux sont des outils de jardinage conçus pour réduire les déchets verts (branches, feuilles, tailles d’arbustes) en un mélange de copeaux et de résidus appelé broyat, ou BRF (bois raméal fragmenté). Ils facilitent le recyclage des déchets organiques tout en diminuant les allers-retours en déchetterie. Pratiques et écologiques, ils permettent de valoriser les résidus végétaux en paillage ou en compost, contribuant ainsi à un jardin plus propre, durable et respectueux de l’environnement.
Ils fonctionnent à essence et sont destinés à l’entretien de très grands espaces verts. Ce type d’appareil est généralement surdimensionné pour une utilisation chez un particulier. Les broyeurs à moteur thermique sont en effet destinés à des travaux de longue haleine généralement réalisés par des professionnels. En outre, leur prix d’achat est à la hauteur de leurs performances plus importantes. Ces broyeurs sont à utiliser dans un grand verger ou un jardin de 1 000 m2 avec de nombreux arbres anciens.
Les broyeurs de végétaux électriques permettent d’entretenir aisément un jardin de 500 m2 voire plus. Ils se déclinent en deux grandes catégories : avec ou sans fil, chacun présentant des avantages et des inconvénients selon l’usage prévu.
Les broyeurs électriques sans fil, alimentés par batterie, offrent une liberté de déplacement appréciable, notamment dans les grands jardins ou les zones éloignées d'une prise de courant. Ils sont souvent plus compacts, légers, silencieux et faciles à manier. Leur principal atout réside dans leur mobilité et leur praticité. En revanche, leur puissance est limitée, ce qui les rend moins efficaces sur des branches épaisses ou des volumes importants. De plus, leur autonomie dépend de la capacité de la batterie, impliquant parfois des interruptions pour recharger.
À l’opposé, les broyeurs électriques avec fil fonctionnent sur secteur, offrant une puissance constante et adaptée à un usage plus intensif. La puissance de leur moteur se situe entre 2 000 W et 3 000 W. Ils peuvent traiter des quantités plus importantes de végétaux, y compris des branches plus dures et de diamètres plus importants, allant jusqu’à 45 mm voire plus. Leur principal inconvénient est leur dépendance à une source électrique, nécessitant l’usage de rallonges et limitant les déplacements.
En conclusion, les broyeurs sans fil conviennent aux petits travaux ponctuels et aux utilisateurs cherchant la simplicité, tandis que les modèles filaires s’adressent aux jardiniers réguliers ou ayant de plus grands besoins en broyage.
Trois systèmes de broyage sont proposés pour les broyeurs électriques.
Le broyeur à disque porte-lames est adapté à un petit jardin (moins de 300 m2), sans grand arbuste et sans gros travaux de taille à effectuer avant l’hiver, et surtout sans arbres à bois dur. Dans la pratique, sa capacité de coupe dépasse rarement 35 mm de diamètre. Il est au contraire bien adapté au broyage des feuillages et branchages souples et de petit diamètre. Ce type d’appareil fonctionne sur le principe du robot ménager : des lames, ou couteaux, fixées sur un disque tournant à une vitesse élevée (plus de 2 000 tr/min) coupent les branches en morceaux. De ce fait, ce sont des appareils souvent bruyants. Ces broyeurs présentent l’avantage d’être très rapides si l’on pousse les branches à la main. Mais on peut ressentir de désagréables vibrations. Pour éviter ce désagrément, et aider à pousser les petites branches souples, l’utilisation d’un poussoir (qui est généralement fourni avec l’appareil) peut s’avérer très utile. Outre sa rapidité, le broyeur à disque se caractérise par un résultat de broyat très fin, qui se compostera donc rapidement.
En revanche, le broyeur à disque porte-lames ne dispose généralement pas d’inversion de sens de rotation. Dès lors, en cas de blocage (surcharge, végétaux trop humides), il faudra rabattre la goulotte pour accéder à la zone encombrée. Une étape qui peut, à la longue, être fastidieuse si les bourrages sont fréquents. Attention avec ce type de broyeur : les plus longues branches peuvent être agitées de mouvements imprévisibles, certaines pouvant même être projetées vers l’extérieur. Enfin, les lames, qui sont souvent réversibles, s’usent rapidement et doivent être retournées, changées ou affûtées toutes les 2 à 3 h d’utilisation : à prendre en compte dans le budget (un jeu de lames coûte plusieurs dizaines d’euros).
Également appelés à cylindre de coupe.
Le rotor écrase les branches contre une lame de compression. Le broyat ainsi obtenu est assez grossier. La vitesse de rotation du rotor est faible (environ 40 à 60 tr/min) ce qui rend l’appareil silencieux et facilite la traction des branches par le rotor. Ce type d’appareil accepte des branches de diamètre plus important qu’un appareil à lames. Ici, les pièces d’usure sont le rotor et la lame de compression, mais leur changement ne s’effectue pas avant 3 ans environ pour la contre-lame et 4 ans pour le rotor, pour un usage domestique.
L’introduction des végétaux se fait par une trémie étroite qui empêche l’utilisateur d’atteindre les parties actives. Elle permet aussi de sélectionner uniquement les branches ayant un diamètre maximal acceptable. Cette trémie limite enfin les formes de branche acceptées. Ici aussi, le poussoir s’avère très utile pour faciliter la descente des branches légères et fines. En cas de bourrage, il suffit d’inverser le sens de rotation du rotor pour dégager les végétaux. Une opération qui, en plus d’être rapide, ne demande aucun démontage.
Le broyeur à rotor est adapté à des jardins pouvant atteindre 500 m2, avec de grands arbustes, une belle haie et des conifères d’âge moyen, et avec le besoin de broyer des branches pouvant atteindre 45 mm.
Le principe de fonctionnement du broyeur à turbine combine celui des broyeurs à lames et à rotor mais il est plus durable et endurant. Ses composants sont la turbine qui broie et coupe les branches, et la lame de compression contre laquelle les branches sont broyées. Ces pièces d’usure doivent être changées environ tous les 5 et 4 ans respectivement si l’on veut que les performances restent optimales. La vitesse de rotation est sensiblement la même que celle d’un appareil à rotor. La conception du broyeur à turbine permet d’accepter des branches de plus gros diamètre et de se montrer nettement moins sensible au bourrage que les deux autres types d’appareils. Il est ainsi plus adapté aux travaux importants.
Le broyeur à turbine est recommandé lorsque le jardin se compose d’arbres fruitiers, au bois plus dur, d’une haie dense de plusieurs années avec des branches de gros diamètre. Il permet l’entretien de jardins d’au moins 500 m2.
Au moment de l’achat, détaillez bien les manipulations nécessaires à la mise en service de l’appareil. En effet, si certains broyeurs sont quasiment prêts à l’emploi, d’autres nécessitent un assemblage plus ou moins poussé. Nombre de pièces à assembler, besoin d’outillage, temps nécessaire… autant de points qui vous permettront d’utiliser plus ou moins rapidement votre nouvel appareil.
En général, les appareils sont livrés avec un système de récupération des broyats qui se trouve sous l’appareil. Il peut s’agir d’un bac ou d’un sac que l’on accroche de part et d’autre du châssis. La plupart des bacs sont transparents, au moins sur une partie, ce qui permet de voir facilement quand ils sont pleins. Le bac sert aussi souvent de système de sécurité : s’il n’est pas correctement installé et verrouillé, l’appareil ne peut pas démarrer. Les appareils sans réceptacle sont munis d’une goulotte d’éjection.
Il est important de la prendre en compte avant l’achat. La position des boutons de commande, la présence d’un inverseur de sens de rotation (qui fera gagner beaucoup de temps lorsqu’il faudra éliminer les bourrages), le poids de l’appareil, la facilité à le déplacer (préhension de la poignée, présence et taille des roues…) sont autant de points à ne pas négliger. Le poids est un critère très important car le broyeur devra être apporté à proximité des branches. Les appareils de notre test pèsent entre 10 kg et 31 kg et possèdent deux roues et un guidon pour le transport, mais l’architecture est plus ou moins bien dessinée ce qui fait que certains modèles sont plus commodes ou mieux équilibrés que d’autres.
Il faut aussi bien garder à l’esprit qu’il sera toujours plus difficile de bouger le broyeur sur un terrain accidenté, parfois meuble et encombré d’obstacles à éviter, que dans le garage. Enfin, l’encombrement de l’appareil et la facilité à le ranger peuvent être importants si le lieu de stockage est de taille modérée. Il est parfois possible de démonter (plus ou moins facilement) la partie supérieure et de la loger dans le bac ce qui permet, par exemple, de ranger le broyeur sous un plan de travail.
Les broyeurs de végétaux sont des appareils bruyants qui nécessitent une protection auditive. Le niveau sonore en fonctionnement oscille entre 81 et 96 dB(A) (décibels, évaluation pondérée), pour les appareils de notre test. Les appareils à lames sont plus bruyants que ceux à rotor et à turbine ‒ en moyenne, 93 dB(A) contre 84 dB(A) ‒ en raison de la grande vitesse de rotation de leur système de broyage.
L’utilisation d’un broyeur de végétaux nécessite plusieurs équipements de protection individuelle (EPI) pour garantir la sécurité de l’utilisateur face aux risques de projections, de bruit, de coupures et de contact accidentel avec les parties en mouvement. Voici les équipements essentiels à utiliser :
1. Lunettes ou visière de protection, pour protéger les yeux contre les éclats de bois, poussières, brindilles ou pierres projetées.
2. Protection auditive (casque antibruit ou bouchons d’oreilles). Les broyeurs, notamment thermiques ou à lames, peuvent dépasser 90 décibels, niveau nocif pour l’ouïe.
3. Gants de travail renforcés, pour prévenir les coupures ou éraflures en manipulant les branches.
4. Chaussures de sécurité pour protéger les pieds contre la chute de branches lourdes.
5. Vêtements ajustés et résistants et éviter les écharpes, lacets lâches ou bijoux pendants.
Astuce Le broyeur de végétaux est clairement d’un intérêt saisonnier. Pourquoi alors ne pas opter pour un achat en commun avec un voisin ? Cela permettra de diviser l’investissement, mais aussi d’opter pour un modèle plus performant et plus résistant.
Lars Ly
Rédacteur technique
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