Bien utiliser son cardiofréquencemètre

Inventés à la fin des années 1970 dans les pays scandinaves pour l’entraînement des skieurs de fond, les cardiofréquencemètres sont longtemps restés des appareils coûteux réservés aux champions. Avec des premiers prix à 20 euros, ils sont aujourd’hui accessibles à tous. Sportif régulier, occasionnel ou sédentaire, vous pouvez en avoir l’usage, principalement dans les disciplines d’endurance. Dans les disciplines où la fréquence cardiaque n’est pas déterminante, comme le foot ou le tennis, le cardiofréquencemètre n’est pas vraiment utile. Il serait bienvenu en natation mais, malheureusement, aucun modèle disponible sur le marché ne fonctionne en piscine. Les ceintures thoraciques et la plupart des montres sont étanches mais  les ondes circulent très mal sous l’eau.

Un cardiofréquencemètre, pour quoi faire ?

Le cardiofréquencemètre permet de cibler votre pratique sportive en fonction de votre objectif. Schématiquement, la fréquence cardiaque maximale en course à pied est proche de 220 pour un homme et 226 pour une femme, moins l’âge. Soit, pour des quadragénaires, 180 et 186 battements par minute (bpm). Cette allure maximale correspond à des efforts qui musclent et renforcent le tonus, mais qui sont impossibles à soutenir plus de quelques minutes. Un travail compris entre 60 % et 75 % de la fréquence cardiaque maximale (108 à 135 bpm pour un homme de 40 ans) correspond au contraire à un effort de longue haleine adapté à la perte de poids. Le cardiofréquencemètre aide à gérer son effort.

Vous souhaitez perdre du poids

Vous n’avez jamais fait de sport ou vous avez arrêté il y a longtemps, les kilos se sont installés et vous souhaitez maigrir. Vous avez besoin d’un cardiofréquencemètre relativement basique et facile à utiliser, doté d’une alarme vous indiquant que vous avez dépassé un seuil programmable (130 bpm, par exemple).

L’idéal serait que votre cardiofréquencemètre soit suffisamment discret et sobre pour que vous puissiez le garder au poignet pendant une journée, de temps à autre, afin de découvrir les subtilités du rythme cardiaque : à combien monte votre cœur en tondant la pelouse ou en passant l’aspirateur, en marchant, etc.

Certains modèles proposent une fonction « consommation de calories » ou « calories brûlées ». Nous ne les avons pas testées sur ce point précis, mais nos experts sont dubitatifs. Le cardiofréquencemètre déduit la consommation de calories en fonction du rythme cardiaque. Le calcul est pondéré par l’âge, le poids, la taille et le sexe, que vous avez entrés en mémoire. C’est tout, et c’est bien peu. La consommation réelle, en effet, dépend aussi de bien d’autres facteurs comme le métabolisme de base, la température extérieure, la musculature et la souplesse. Sans parler du fait qu’après avoir couru une heure, votre cœur continue de battre plus fort pendant un bon moment, ce qui s’ajoute à la consommation de calories pendant l’effort proprement dit. Inutile donc d’accorder trop d’importance à cette fonction « calories », même si votre motivation première est de perdre du poids.

Vous vous remettez d’un accident cardiaque

Les médecins recommandent souvent aux convalescents une activité physique à intensité contrôlée. Ces derniers trouveront dans les cardiofréquencemètres à moins de 50 euros des outils de mesure très fiables. Seul un appareil médical est capable de détecter des anomalies (extrasystole, tachycardie, fibrillation ventriculaire…), mais pour le rythme cardiaque proprement dit, un « cardio » basique fait très bien l’affaire.

Il existe aussi sur le marché des bagues indiquant la fréquence cardiaque. Leur principe est différent de celui des cardiofréquencemètres. La mesure est basée sur le pouls, et non sur les impulsions électriques provoquées par les battements du cœur. Elle semble d’une fiabilité douteuse. 

Vous êtes randonneur

Un cardiofréquencemètre de base ne vous sera guère utile, la fréquence cardiaque n’étant pas vraiment déterminante en randonnée. Paradoxalement, vous avez peut-être intérêt à regarder du côté des équipements plus sophistiqués. Certains cardiofréquencemètres haut de gamme peuvent être dotés d’un capteur à fixer à la chaussure, qui analyse la vitesse et la distance parcourue avec une fiabilité beaucoup plus grande qu’un podomètre. On trouve même des appareils possédant une fonction altimètre, qui calcule les dénivelés avec une précision assez impressionnante.

Vous êtes sportif régulier ou intensif

Vous avez besoin d’un appareil permettant d’organiser des séances d’entraînement complexes, en mémorisant des temps intermédiaires, en définissant différentes plages de fréquence cardiaque, etc. Paradoxalement, c’est sur ces appareils que la simplicité d’emploi devient cruciale. Les cardiofréquencemètres sont parfois un peu ésotériques. Quand ils offrent seulement trois fonctions, l’utilisateur finit toujours par s’y retrouver, à force d’appuyer sur tous les boutons. Avec les appareils plus riches, la séance d’entraînement qui devait être « scientifique » peut tourner à la galère technologique. Si vous visez un modèle haut de gamme, demandez à consulter le mode d’emploi en magasin, prenez le temps de le lire, montre en main, et testez les commandes. Il s’agit de vérifier qu’elles sont intuitives, mais aussi que les boutons sont intelligemment conçus. Dites-vous que vous allez vous servir de votre cardio avec des gants, en plein hiver, et que vous serez régulièrement amené à activer les commandes à l’aveugle, en pleine course. C’est une évidence, mais elle n’empêche pas certaines marques de doter leur cardiofréquencemètre de boutons certes design, mais minuscules et incommodes au possible.