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Assurance téléphone portable

La nouvelle offre de la MAE

Publicité pour l’assurance mobile de la MAE.

Spécialiste de l’assurance scolaire, la MAE lance sur le marché une assurance qui couvre le vol et la destruction des appareils nomades (téléphones portables, mais aussi tablettes tactiles, appareils photo…). Vaut-elle mieux que celles proposées par des assureurs concurrents ? Décryptage.

L’assurance vol de portables n’a pas bonne réputation. Les consommateurs pointent souvent le zèle que les vendeurs mettent à leur en faire souscrire une lors de l’achat d’un téléphone. Et quand ils ont fini par la prendre, ils peinent à la faire jouer s’ils se font dérober leur appareil. L’assureur expliquant alors que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour appliquer la garantie. Ou que le type de vol dont ils ont été victimes n’était pas couvert (exclusion).

Prenant acte de cette situation, la MAE, mutuelle spécialisée dans l’assurance scolaire, occupe à son tour ce créneau. Mais attention, prévient l’assureur : son contrat se différencie nettement de celui proposé par la concurrence. Question d’image ! « Pour fabriquer ce contrat, nous avons tenu compte des critiques que l’UFC-Que Choisir a formulées il y a quelques mois à propos des assurances vol de mobiles », ajoute même Julien Lepareur, responsable produits à la MAE.

Pour 9 € par mois, elle propose une assurance nommée « Mobile plus » qui couvre le vol ou la destruction accidentelle des téléphones portables de la famille mais également « tous ses autres appareils : ordinateurs portables, tablettes numériques, appareils photo, livres électroniques… ». L’indemnisation est accordée dans la limite de 400 € par an, pendant 3 ans pour les téléphones portables ; dans la limite de 2 500 € par an pendant 5 ans pour tous les autres appareils. En cas de vol, les accessoires « attachés » comme les casques audio ou les kits mains libres peuvent également être remboursés jusqu’à 100 € par an.

Le contrat s’applique aux « vols avec effraction et aux vols avec ou sans agression (racket, vol à la tire, vol à l’arraché) ». La réalité de l’infraction devant être attestée par le dépôt d’une plainte auprès des services de police ou de gendarmerie. « En général, nos concurrents exigent qu’il y ait eu vol avec agression pour intervenir », certifie Julien Lepareur. De nombreuses plaintes de lecteurs reçues à Que Choisir le confirment. Et, souvent, cette restriction de taille ne leur avait pas été précisée lorsqu’ils ont pris leur assurance.

Quelques trous dans la couverture

N’empêche. La définition du vol que la MAE donne dans sa communication commerciale est trop générale et mérite d’être précisée par la lecture des conditions générales. L’occasion de détecter quelques trous dans la couverture…

Par exemple, hors vols avec agression, à la tire ou encore à l’arraché, l’assurance ne jouera que si les biens étaient « remisés dans un local, un véhicule ou un meuble fermé à clé ». Sont notamment visés les bureaux, les chambres d’hôtel, les salles de spectacles… Et si le vol a eu lieu dans un local fréquenté lors d’une activité scolaire (salle de classe, vestiaire du gymnase…), la condition d’effraction n’est pas requise. En revanche, « les vols commis dans la résidence principale ou secondaire de l’assuré » sont exclus de la garantie. « Normal, complète Julien Lepareur, ces événements sont le plus souvent pris en charge par l’assurance multirisque habitation ».

Côté perte/destruction accidentelle des appareils, la liste des situations de non-prise en charge mérite également le détour. Ainsi, il n’y a pas d’indemnisation si le dommage est esthétique ou s’il est lié aux surtensions électriques. Sont également exclus les dégâts occasionnés par la sécheresse, l’humidité ou l’oxydation. Or, ce dernier motif est souvent évoqué par les réparateurs lorsqu’ils peinent ou rechignent à trouver les causes réelles de la panne d’un appareil. À noter qu’un délai de carence de six mois, qui court à compter de la signature du contrat, est appliqué pour le bris de vitre des appareils (pas d’indemnisation pendant cette période, donc), « sauf si cela empêche vraiment leur utilisation », indique Julien Lepareur.

Partant de là, l’assurance de la MAE vaut-elle la peine d’être souscrite ? Sur le plan de la déontologie, cette entreprise peut être a priori crue lorsqu’elle affirme « être plus attentive et plus scrupuleuse dans ses relations clients que la plupart des compagnies et mutuelles concurrentes ». Quant à la couverture offerte par « Mobile plus », elle paraît effectivement un peu plus étendue.

Il reste que comme pour toute assurance, l’intérêt réel de celle-ci se mesurera surtout sur la manière dont elle sera expliquée et appliquée aux souscripteurs. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour tirer le moindre bilan. Mais la sincérité et l’efficacité de cette garantie se jugera bien à l’aune du nombre de plaintes qu’elle générera…

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

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