Anne-Sophie Stamane
En avant, masques !
À deux semaines du début du déconfinement, le gouvernement promet des masques « grand public ». Disponibilité, tarifs, lieux d’achat, types de masques disponibles… Décryptage.
La question ne fait plus débat. Le 11 mai, quand le déconfinement commencera, il vaudra mieux, pour éviter un rebond trop fort de l’épidémie de Covid-19, porter un masque. Surtout dans les transports en commun ou dans les grandes surfaces, où la distanciation sociale est difficile à respecter. Encore faudra-t-il pouvoir s’en procurer. Lors d’un point presse lundi, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, s’est montrée rassurante. Dans les semaines à venir, des millions de masques « grand public » seront disponibles à l’achat, dans les pharmacies et bureaux de tabac dans un premier temps. Les intentions de la grande distribution sont attendues.
Les masques « grand public » sont différents des masques chirurgicaux et FFP2, réservés aux personnels soignants. Faits de tissu, lavables donc réutilisables, ils sont élaborés et testés selon les standards de filtration et de respirabilité établis par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Il y en aura de deux sortes :
- Les masques affichant une capacité de filtration de 90 % sont destinés à celles et ceux qui, comme les personnels d’accueil par exemple, sont au contact du public toute la journée. Sans doute sont-ils aussi les plus adaptés aux usagers des transports en commun.
- Les masques 70 % concernent plutôt les situations de travail sans contact extérieur, en dehors des collègues habituels.
Le prix
Un logo identifiera les masques conformes aux exigences officielles, et précisera le nombre de lavages possibles. Chaque masque sera livré avec une notice d’utilisation et des instructions de nettoyage qu’il faudra suivre à la lettre, sans quoi le masque a toutes les chances de n’être d’aucune utilité.
La secrétaire d’État n’a pas caché que le prix était une inconnue de taille. « Il y aura des écarts sensibles, d’abord en raison du nombre de lavages possibles : un masque lavable 20 fois sera plus coûteux qu’un masque lavable 5 fois. La matière première, le temps de confection, le conditionnement et la logistique auront un impact aussi sur le prix. » L’éventuelle gratuité, pour les jeunes notamment, sera précisée par le plan gouvernemental de sortie de confinement.
La distribution
Assurer l’équipement de chaque personne est également un enjeu majeur. Il n’y aura pas de distribution prioritaire dans les régions les plus touchées par l’épidémie. Faut-il limiter l’achat à quelques masques par personne, pour éviter le phénomène de surstockage tel qu’il s’est produit avec le riz et les pâtes en début de confinement ? Difficile à mettre en œuvre… Le gouvernement compte sur la mobilisation des collectivités locales, dont plusieurs ont annoncé fournir des masques à leurs administrés, pour désamorcer toute ruée sur les masques : « L’équipement ne reposera pas sur les seules personnes, mais aussi sur d’autres acteurs », a précisé Agnès Pannier-Runacher. Les employeurs auront aussi un rôle à jouer, puisqu’il entre dans leurs obligations d’assurer la protection des travailleurs dans leur mission, en fonction des besoins.
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