Anne-Sophie Stamane
L’activité physique et la diététique en 1er traitement
Dans sa mise à jour des recommandations pour le diabète de type 2, la Haute Autorité de santé (HAS) place la diététique et l’activité physique comme premier traitement. Devant les médicaments, à n’envisager que si les nouvelles habitudes de vie ne suffisent pas.
Petite révolution dans la prise en charge du diabète de type 2, qui représente plus de 90 % des cas de diabète en France : les nouvelles recommandations de prise en charge, publiées par la Haute Autorité de santé (HAS), mettent au premier plan les modifications du mode de vie, c’est-à-dire les habitudes alimentaires, la lutte contre la sédentarité et la pratique régulière d’une activité physique.
Concrètement, après un diagnostic de diabète de type 2, les médecins sont désormais censés prescrire d’abord des mesures hygiénico-diététiques. Il était temps que la HAS actualise sa position, qui datait de 2013 : leur efficacité, et en particulier celle de l’activité, est prouvée depuis un moment. Elles peuvent même être suffisantes, en début de maladie, pour renverser la tendance ou, du moins, freiner son évolution. Si la mise en place d’un régime alimentaire adapté vise le rééquilibrage de la glycémie (taux de sucre dans le sang), l’activité physique a, elle, pour effet d’améliorer la sensibilité à l’insuline, de stabiliser la maladie et d’empêcher ses complications cardiovasculaires. Pour que la stratégie fondée sur ces deux piliers ait toutes les chances de porter ses fruits, les personnes touchées par la maladie doivent être mises en capacité de mener leur barque : l’éducation thérapeutique prend une dimension cruciale. Elle peut nécessiter l’accompagnement d’une diététicienne ou la prescription d’activité physique adaptée (APA).
Ce n’est que si le résultat n’est pas suffisant qu’un traitement médicamenteux pourra, après quelques mois, être initié. Il viendra en complément, et non en remplacement : l’hygiène de vie devra être maintenue. Là encore, il y a des nouveautés. Les experts de la HAS ont intégré dans le schéma de choix d’une molécule non seulement son efficacité sur le diabète, mais aussi son impact potentiellement positif sur d’autres plans. Certains médicaments antidiabétiques ont en effet aussi un profil favorable sur les indicateurs de maladies cardiovasculaires. Selon l’état de santé, ils seront privilégiés.
Encore un effort !
Une enquête de Santé publique France sur les habitudes en 2021 montre que les objectifs d’activité physique et de non-sédentarité ne sont pas atteints en France. 73 % des hommes adultes et 60 % des femmes seulement sont dans les clous. Rappelons que les recommandations sont de pratiquer une activité physique d’intensité modérée pendant 20 à 45 minutes par jour. La sédentarité, elle, se caractérise par une position assise pendant plus de 7 h par jour, ou par la consultation d’écrans pendant 3 h hors temps de travail. En 2021, plus d’un adulte sur 5 déclare rester assis plus de 7 h, et 40 % passent plus de 3 h sur écran, indépendamment des nécessités professionnelles.