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Encens, bougies, Papier d’arménie

À quand la protection des consommateurs ?

Respirer des substances cancérigènes pour le plaisir ? Inimaginable. C’est pourtant ce qu’on peut faire, sans le savoir, quand on brûle de l’encens chez soi. Notre nouveau test sur des bougies, du Papier d’arménie, des encens et des parfums d’intérieur qu’on chauffe montre que la situation n’a guère évolué depuis plus d’une décennie d’alertes.

Après avoir analysé les émissions polluantes des sprays assainissants et des aérosols désodorisants, « Que Choisir » vient de tester des encens, des bougies, le Papier d’arménie et des parfums d’intérieur que l’on chauffe.

Résultat, alors que l’air extérieur des grandes villes est réputé pollué, avec certains des produits testés, on peut respirer plus de benzène assis confortablement dans son salon qu’en se promenant dans une rue embouteillée. Et cet hydrocarbure cancérigène par inhalation n’est pas le seul à être émis. Entre formaldéhyde, acroléine, perturbateurs endocriniens et dangereuses particules fines, on peut inhaler un cocktail de substances plus toxiques les unes que les autres.

Le pire, c’est qu’en magasin, il est impossible de faire la différence entre un parfum d’intérieur polluant et un non polluant. Respirer un air à peu près sain ou fortement contaminé par la bougie, le spray ou l’encens qu’on vient d’acheter ? C’est une affaire de loterie, le plus pur des hasards.

Onze ans après le premier test de « Que Choisir » sur les parfums d’intérieur, rien n’a changé. On vend toujours des produits très polluants comme s’ils étaient parfaitement anodins. L’air intérieur a beau être devenu un enjeu de santé publique de premier plan, la réglementation n’avance… qu’à tout petits pas.

Pourtant, les projets existent. Le Plan national pour la qualité de l’air intérieur publié par le gouvernement en 2013 prévoit d’étiqueter les produits susceptibles de polluer l’air intérieur. Il précise même que « les produits les plus polluants, par exemple les encens qui émettent plus de 2 µg/m3 de benzène, seront interdits », et il préconise un étiquetage obligatoire pour tous les désodorisants. Au vu des résultats de notre test, il y a urgence à l’appliquer.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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