Fabienne Maleysson
Les apparences sont trompeuses
Une bouteille en plastique vert, une étiquette majoritairement verte elle aussi, la mention « olive » bien visible, la marque Tramier, spécialiste de ce fruit… pas de doute, c’est de l’huile d’olive ! Eh bien non pas du tout, il n’y en a que 20 % dans cette bouteille, mélangée à 80 % d’huile de tournesol. Sur son site, le fabricant fait l’article sur son improbable mélange en disant qu’il « allie bienfaits nutritionnels et plaisir ». Quels bienfaits nutritionnels ? Nous lui avons posé la question, il ne nous a pas répondu. Et pour cause : en réalité, le tournesol n’a aucun intérêt de ce point de vue, il est riche en acides gras oméga 6, déjà en excès dans notre alimentation. Et côté goût, impossible de faire des miracles avec seulement un cinquième d’olive.
On cherche en vain l’intérêt pour le client mais on voit bien celui qu’y trouve Tramier : vendre son produit nettement plus cher que la banale huile de tournesol. Quant au consommateur, ce n’est qu’en commençant à utiliser cette huile qu’il se rend compte de la supercherie et finit par remarquer la mention tournesol en tout petit dans un coin, façon police d’assurance. De quoi se détourner d’une marque qui use d’astuces marketing aussi grossières que mal inspirées.