Élisabeth Chesnais
Oubliez le Roundup
Le principe actif du Roundup de Monsanto, un des pesticides les plus utilisés au monde, vient d’être classé cancérogène probable pour l’homme. Une raison supplémentaire pour renoncer au désherbage chimique polluant.
Il y avait déjà de sérieuses raisons de se passer du Roundup, le désherbant vedette de Monsanto, et de ses concurrents moins connus du grand public. Leur principe actif, le glyphosate, est en effet l’un des principaux polluants de la ressource en eau, de même que sa molécule de dégradation l’AMPA. Ils sont devenus, l’un comme l’autre, des pesticides omniprésents dans les rivières et les nappes souterraines. C’est la rançon de l’usage massif du Roundup et de ses concurrents, aussi bien en agriculture que dans les jardins. La firme Monsanto a d’ailleurs été condamnée, tant aux États-Unis qu’en France, pour avoir osé prétendre que le Roundup était biodégradable et respectueux de l’environnement alors que le glyphosate est officiellement classé « dangereux pour l’environnement », « toxique pour les organismes aquatiques et pouvant entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique » !
Le dossier environnemental est donc chargé, mais le glyphosate serait en plus très mauvais pour la santé. Le Centre international de recherche sur le cancer vient de le classer cancérogène probable pour l’homme. La nouvelle a fait l’effet d’une douche froide, tant les publicités pour le Roundup avaient popularisé et banalisé l’usage de ce désherbant. Les experts ont pourtant sauté la catégorie « cancérogène possible », moins alarmiste, pour placer le glyphosate en catégorie « probable ». Il existe des preuves limitées pour un cancer du système immunitaire chez l’homme (lymphome non hodgkinien) et les preuves sont suffisantes chez les animaux de laboratoire. Le glyphosate peut également provoquer des dégâts sur les cellules humaines (lésions de l’ADN et de chromosomes).
4 autres pesticides classés cancérogènes
Les experts de l’OMS ont également classé 4 autres insecticides, moins connus du grand public que les herbicides au glyphosate. Le malathion et le diazinon entrent dans la catégorie cancérogène probable, le parathion et le tetrachlorvinphos comme cancérogène possible. Tous ces pesticides sont interdits en agriculture depuis des années, mais le diazinon était encore récemment utilisé comme biocide, et le malathion contre les moustiques dans la lutte antichikungunya.