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Levothyrox

Merck blanchi

Le tribunal d’instance de Lyon a estimé dans un jugement rendu le 5 mars que les laboratoires Merck n’avaient pas failli à leur devoir d’information lors du changement de formule du Levothyrox (lévothyroxine), en 2017. Le collectif de patients a fait appel.

À lire le jugement rendu il y a dix jours par le tribunal d’instance de Lyon, les laboratoires Merck n’ont rien à se reprocher dans la gestion de la crise du Levothyrox (lévothyroxine). De la demande de changement d’excipients par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à la gestion du mécontentement des malades subissant des effets indésirables, le fabricant a, selon le juge, scrupuleusement respecté ses obligations règlementaires et les consignes des autorités. Contrairement à ce que soutenaient les 4 113 victimes qui demandaient la condamnation de Merck pour, entre autres, défaut d’information, et une indemnisation de 10 000 € par personne. Elles ont décidé de faire appel.

Avant le lancement de la nouvelle formule, estime le tribunal, Merck s’assure de la bioéquivalence du produit, dont les excipients sont changés à l’initiative des autorités pour plus de stabilité par rapport à l’ancienne version. « La qualité du produit est certaine », tout comme sa « valeur thérapeutique », note le jugement. Le laboratoire a fait vérifier la bonne compréhension de la notice, et si n’y sont pas mentionnées la fatigue, les variations d’humeur, la perte de cheveux, c’est que « seuls doivent figurer sur la notice les effets indésirables du médicament, mais non ceux de la maladie traitée comme le sont les symptômes mis en avant par les demandeurs ». Face au reproche de ne pas avoir marqué « nouvelle formule » sur chaque boîte, le juge retient qu’il n’y avait pas de raisons de le faire, étant donné l’équivalence, sur le papier, avec l’ancienne formule.

Une fois le « nouveau » Levothyrox sur le marché, Merck a-t-il failli dans l’information et l’accompagnement des personnes sous traitement ? En ciblant prioritairement les professionnels de santé, la firme ne se trompe pas de cible, puisqu’il s’agit « d’un médicament à prescription obligatoire », et que « toute communication directe avec le patient » est strictement interdite. Lorsque émergent les premières alertes sur les effets indésirables, le tribunal estime que la réaction de Merck était conforme aux demandes de l’ANSM. Au final, s’il faut chercher un responsable, ce serait donc plutôt du côté des autorités, qui ont orchestré les réponses à la crise.

Déçu de cette fin de non-recevoir, l’avocat des victimes a annoncé faire appel, pour une partie du jugement. Parallèlement, le parquet de Marseille poursuit son enquête dans le volet pénal du dossier Levothyrox. Une information judiciaire pour blessures et homicides involontaires est ouverte.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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