Élisabeth Chesnais
Nouveau classement
Comme chaque année depuis 10 ans, l’Agence de l’environnement (Ademe) a établi le classement des voitures neuves en fonction de leurs émissions de CO2, mais cette fois les polluants qui dégradent la qualité de l’air en ville sont évoqués. Un vrai progrès.
C’est un palmarès voitures 2011 à double lecture que l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a présenté le 8 juin. D’un côté, le tableau officiel des voitures neuves classées en fonction de leurs émissions de CO2, c’est-à-dire de leur impact sur le changement climatique. De l’autre, un discours sur la nécessité d’inclure les polluants locaux, ceux qui affectent la santé, dans ce classement.
Côté émissions de CO2, la vedette incontestée demeure la Toyota Prius, une berline familiale hybride essence qui émet 89 g CO2/km quand les voitures diesel les mieux notées restent de petits modèles, la Smart Fortwo à 86 ou 87 g selon les versions, suivie de la nouvelle Seat Ibiza à 89 g CO2/km. Toyota réalise même un beau doublé puisque l’Auris hybride essence partage la première place avec la Prius. Les constructeurs français apparaissent en dixième position dans la catégorie essence avec la Citroën C1, la Peugeot 107, et en quatrième position pour le diesel avec la Renault Twingo.
Mais comme « Que Choisir » le regrette depuis plusieurs années, ce classement ne tient pas compte des émissions de particules fines et d’oxydes d’azote, des polluants redoutables pour la santé des citadins. Pour la première fois, l’Ademe a cependant évalué le coût sanitaire des voitures pour la collectivité en se basant sur les valeurs retenues par la Commission européenne. Les émissions de particules fines coûtent 87 €/kg, celles d’oxydes d’azote 4,4 €/kg, celles d’hydrocarbures imbrûlés 1 €/kg et celles de CO2 0,03 €/kg. Les prendre en compte change tout, puisque ce sont les voitures diesel qui émettent les particules fines et très majoritairement les oxydes d’azote. Émissions de CO2 et de polluants locaux confondus, ce sont alors les voitures essence du palmarès qui s’imposent comme les moins polluantes. « Il est souhaitable que le niveau de diésélisation baisse, la petite voiture diesel n’a pas sa place dans nos villes », a d’ailleurs précisé Patrick Coroller, chef du service transports et mobilité à l’Ademe.
Les tendances du marché
Les voitures de classe énergétique A, B et C, celles qui émettent moins de 140 g CO2/km, ont représenté 80 % des ventes en 2010. C’est plutôt une bonne nouvelle même si la part de voitures étiquetées A reste marginale avec 2 % des ventes.
Fiat reste le constructeur qui émet le moins avec une moyenne de 122 g CO2/km, devant Toyota à 127 g, Renault et PSA suivent à 128 g.
Les bonus et malus 2011
Bonus de 2 000 € réservé aux hybrides qui émettent au plus 110 g
Bonus de 800 € pour les modèles essence, diesel ou GPL qui émettent entre 61 et 90 g
Bonus de 400 € entre 91 et 110 g
Malus à partir de 151 g CO2/km :
200 € entre 151 et 155 g
500 € entre 156 et 190 g
1 600 € entre 191 et 240 g
2 600 € au dessus de 240 g