Match de seniors

Avec neuf Français sur dix équipés, on ne peut plus dire que le mobile soit particulièrement destiné aux « djeun's ». Mais cet objet qui, en moins de 20 ans, a su se rendre indispensable auprès de 59 millions de personnes n'est résolument pas non plus le dada des seniors : seuls 37 % des plus de 70 ans en possèdent un (Source : Credoc (1)). Les opérateurs mobiles veulent croire que ce désintérêt n'est pas uniquement d'ordre générationnel.

Pour séduire ce dernier bastion de clients potentiels, SFR et Orange ont lancé à quelques jours d'intervalle une offre « sur mesure » : un modèle de téléphone simplifié, doté de larges touches, et affichant les caractères en grand. Les deux opérateurs proposent un service optionnel de téléassistance qui permet, pour 14,90 euros par mois chez SFR et 10 euros par mois chez Orange, de joindre à tout moment un opérateur de la plate-forme partenaire (respectivement Europ Assistance et Mondial Assistance). Nous n'avons pas testé ce service.

De larges touches pratiques

En attendant des tests plus poussés en laboratoire, nous avons en revanche voulu nous faire une impression des deux téléphones en question. Et le bilan, malgré quelques bémols, est plutôt satisfaisant. Il est appréciable de voir apparaître des mobiles à larges touches, agréables et pratiques sur les deux modèles. Sur l'Amplicom M5000 (SFR), l'ergonomie du clavier est toutefois amoindrie par la présence de trois touches personnalisables que l'on confond avec les traditionnelles touches « ok » et « retour ». La prise en main est d'ailleurs globalement meilleure sur le Doro (Orange), mieux fini que le M5000 qui souffre d'un look de téléphone fixe.

Une ergonomie mitigée

Une fois les mobiles allumés, le Doro garde l'avantage. Son écran couleur est plus clair et mieux contrasté que celui du M5000 (qui reste toutefois bien lisible). Les icônes et la navigation sont nettement plus intuitifs. Sur le mobile proposé par SFR, les menus sont mal traduits. Par exemple, en cas d'appel manqué, il affiche « Lu » au lieu de « Voir ». De même, à réception d'un message, il indique « Entrée » au lieu de « Reçu » ; et « Sortie » au lieu de « Envoyé » lors d'un envoi... Ce n'est pas très clair. On notera tout de même aussi quelques écueils sur le Doro, comme celui de cacher la fonction de changement de sonnerie au fond du menu de personnalisation de profils alors qu'il s'agit d'une caractéristique essentielle pour une population confrontée à des problèmes d'audition.

Ex æquo sur les options

Question autonomie, les deux modèles tiendront assurément de longues heures : aucune fonction multimédia gourmande (lecteur de musique, appareil photo, navigation Internet...) ne vient grignoter la batterie. Amplicom et Doro sont livrés avec un socle et là, avantage au premier : il tient bien en place alors que l'on n'arrive jamais à savoir si le Doro est correctement connecté. Les deux modèles sont compatibles avec la technologie de connexion sans fil Bluetooth (pour connecter une oreillette ou un appareil auditif) et dotés d'une prise mini-jack universelle pour recevoir un casque filaire.

Doro livre ici un téléphone bien plus abouti que ses précédents modèles dédiés aux seniors, qui n'étaient pas bien classés lors de notre dernier test (février 2008). Ses finitions bâclées et ses menus brouillons laissent l'Amplicom derrière. Point positif : la marge de progression du constructeur est large...

(1) Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie.