BILLET DE LA PRÉSIDENTE

Loi DuplombUn lendemain difficile pour les consommateurs

Marie-Amandine Stévenin

par Marie-Amandine Stévenin

La proposition de loi « Duplomb » visant à « lever les contraintes au métier d’agriculteur » a été adoptée hier à l’Assemblée nationale, puisqu’une majorité de Députés (316 pour/223 contre), faisant fi de l’opposition de la société civile, de syndicats paysans, de scientifiques, a voté pour ce texte, qui constitue tant une régression environnementale inadmissible qu’une atteinte à la santé de nos concitoyens. Cette loi ouvre en grand les vannes de la réutilisation de pesticides interdits depuis près de 10 ans, qui vont se retrouver dans nos eaux et nos sols, facilite le stockage de l’eau, au profit de certains, sans débat sur l’inadmissible pression de l’agriculture intensive sur cette ressource aussi vitale que rare, et favorise l’extension des élevages industriels, causes majeures de pollutions des eaux.

Cette série de reculades n’est malheureusement guère étonnante dans le contexte politique actuel. Nous assistons en effet depuis plusieurs mois à une remise en cause systématique de tous les maigres acquis obtenus, sous la pression du lobby de l’agriculture intensive qui prône la productivité à outrance. Plutôt que de s’atteler aux enjeux de la préservation de la ressource aquatique, d’une réelle transition du modèle productiviste vers une agriculture plus respectueuse des enjeux sanitaires et environnementaux, les députés et le gouvernement ont cédé aux seules sirènes de l’agrobusiness… Et ce n’est pas faute, avec la société civile, de les avoir alertés jusqu’au bout.

Ce n’est clairement pas en cédant à une fuite en avant sur les pesticides ou l’eau que se résoudra le problème de fond de l’agriculture française… Si les difficultés du monde agricole sont réelles, elles sont avant tout dues à un partage inéquitable de la valeur avec les industriels et la distribution. Que les députés qui ont voté pour (et nous saurons nous rappeler de ce vote) soient assurés que contrairement à eux, l’UFC-Que Choisir n’entend pas renoncer et continuera de proposer des alternatives à un modèle productiviste mortifère, et ne manquera pas d’agir à chaque fois que cela sera possible pour lutter contre ces inadmissibles régressions environnementales et sanitaires.​​​​​​

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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