
par Marie-Amandine Stévenin
par Marie-Amandine Stévenin
L’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) vient de publier son rapport annuel, et la réalité est implacable : les frais bancaires continuent d’augmenter. Et pas qu’un peu puisque cette hausse est de 3,1 % sur un an, soit trois fois plus que l’inflation sur la même période !
La hausse la plus marquante est celle des frais de tenue de compte qui explosent de 8,95 % en moyenne, avec certaines banques qui passent brutalement de la gratuité à 24 € par an. L’absence de tarification constitue plus que jamais l’exception, puisque moins de 10 % des établissements la proposent désormais. Ces frais, qui s’appliquent automatiquement aux clients, quels que soient leurs usages, apparaissent aujourd’hui très clairement comme le symbole d’un système où, à chaque avancée obtenue par les consommateurs pour encadrer certains tarifs, les banques trouvent une autre manière de compenser le manque à gagner pour maintenir leurs marges.
Je me réjouis de notre victoire récente sur les frais bancaires de succession, qui va réduire très sensiblement la facture pour les héritiers, mais force est de constater que de nombreuses banques cherchent à se rattraper sur les frais courants. C’est on ne peut plus indécent, particulièrement de la part d’entreprises réalisant plusieurs milliards d’euros de profits.
La deuxième hausse marquante rapportée par l’OTB est celle du nombre d’établissements bancaires pratiquant des minima forfaitaires sur les découverts. Désormais, près d’une banque sur deux en applique. Concrètement, un découvert de quelques euros pendant quelques jours peut coûter plusieurs euros en frais fixes, aboutissant à des taux effectifs délirants. Cette pratique, que nous avons à nouveau documentée et dénoncée dans une étude publiée au printemps, est particulièrement injuste et inacceptable. J’escompte bien que notre demande de plafonnement de ces frais - à défaut d’interdiction - sera bientôt mise en place. Les pouvoirs publics - qui ont été sensibilisés par les constats déplorables que nous avons dressés - doivent désormais rapidement agir.
Et si, derrière un tel plafonnement que nous aurions obtenu, les banques devaient à nouveau avoir la mauvaise idée de le “faire payer” aux consommateurs en augmentant indûment d’autres frais, vous pourrez alors compter sur l’UFC-Que Choisir pour dénoncer à nouveau la pratique, et appeler les pouvoirs publics à mettre en place les mesures correctives s’imposant.
Marie-Amandine Stévenin
Présidente de l'UFC-Que Choisir
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