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Pour favoriser la pêche durable

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Alors que les stocks de poissons pêchés dans les eaux européennes sont en grande majorité surexploités, la grande distribution propose 86 % de bars, de cabillauds ou de soles pêchés de manière non durable. Afin de permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé et de participer à la protection de l’environnement, l’UFC-Que Choisir demande un indicateur de pêche durable sur l’étiquetage des poissons.

Ce qu'il faut savoir

88 % des stocks de poissons pêchés dans les eaux européennes sont actuellement surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée (1). Mais alors qu’une réglementation européenne est censée informer les consommateurs sur la durabilité des poissons, ils sont en réalité dans l’incapacité d’effectuer un choix éclairé.

La responsabilité en incombe tout d’abord à la complexité de ces informations qui se révèlent parfaitement inutilisables. Les zones de pêche sont ainsi souvent exprimées par des codes incompréhensibles et requièrent des connaissances approfondies sur l’état des stocks pour chaque espèce de poisson et chaque zone géographique.

Les consommateurs ne sont pas non plus en capacité de connaître la durabilité respective des 7 méthodes de pêche (2) qui peuvent être employées par les pêcheurs et qui doivent figurer sur les étiquettes. Si les lignes, les casiers, les hameçons et les filets maillants font partie des méthodes durables, les sennes et les différents types de chaluts sont en revanche des méthodes non durables, car ils entraînent la prise accidentelle de mammifères marins ou d’autres poissons qui ne sont pas commercialisés. Certaines méthodes telles que le chalut et les dragues, en détériorant une partie du poisson lors de la pêche, engendrent en outre des rejets importants.

Alors que la grande distribution commercialise les trois quarts du poisson frais acheté par les consommateurs, elle pourrait, à travers ses choix d’approvisionnement, réorienter la pêche vers des modes plus respectueux des ressources. L’étude (3) menée en 2020 par l’UFC-Que Choisir dans 1 072 poissonneries de grandes surfaces et 139 poissonneries de quartier, sur 8 espèces de consommation courante menacées par la surpêche (baudroie, hareng, langoustine, lieu noir, maquereau, merlu, sardine et turbot), a démontré qu’il n’en était rien : selon les enseignes, 76 à 87 % des poissons présents sur les étals des grandes surfaces étaient pêchés selon des méthodes non durables ou dans des stocks surexploités. Les poissonneries traditionnelles ne faisaient pas mieux : elles proposaient 79 % de poissons non durables pour les espèces étudiées.

Ce que nous demandons

  • Un indicateur explicite de « pêche durable » ajouté à l’étiquetage réglementaire des poissons, qui est le seul moyen pour les consommateurs d’identifier les poissons pêchés de manière véritablement responsable. Devant l’incapacité des pouvoirs publics comme des professionnels à gérer correctement les ressources halieutiques, il est impératif que les consommateurs aient accès à des informations fiables et compréhensibles, pour contribuer par leurs choix à la protection de l’environnement ;
  • Une gestion plus durable, au niveau européen, des quotas de pêche.

(1) Rapport sur l’état des ressources marines, Agence européenne pour l’Environnement, 2015.
(2) Pêche durable : manger des poissons en bonne conscience, https://www.quechoisir.org/decryptage-peche-durable-manger-des-poissons-en-bonne-conscience-n62050/, 17/12/2018.
(3) La pêche durable reste à quai ! #OnVeutPlusDuChalut, https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-la-peche-durable-reste-a-quai-onveutplusduchalut-n83139/, 24/09/2020.

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