Jean-Paul Geai
Une arnaque bien charpentée
L’entreprise de traitement de charpente multipliait sans vergogne les interventions aussi injustifiées que coûteuses. Quitte à prendre des libertés sur la réglementation entourant le démarchage à domicile.
Monsieur T., de Caen, reçoit, en novembre 2010, la visite d’une entreprise qui lui propose un traitement préventif de la charpente de sa maison. Comme beaucoup de personnes âgées qui ont à cœur de transmettre à leurs enfants un bien en bon état, ce retraité accepte et signe un bon de commande de 1 119 €. Trois jours après, les travaux sont effectués sans attendre l’expiration du délai de rétractation de 7 jours, pourtant obligatoire dans le cadre d’un démarchage à domicile. Trois mois plus tard, la même entreprise repasse pour un contrôle. Le traitement préventif est insuffisant, argumente le démarcheur. Il faut installer une ventilation mécanique insufflée et appliquer un traitement hydrofuge sur la toiture. Coût de cette seconde intervention : 5 084 €, dont 3 000 € que le retraité règle avec un crédit chez Financo. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Une semaine après ces travaux, la société revient à la charge pour poser, cette fois, une isolation mince thermo-bulle. Nouvelle facture : 2 310 €, dont 2 300 € par un crédit Franfinance. Ce n’est qu’en juillet 2011 que les enfants de monsieur T. se rendent compte de la situation et saisissent l’UFC-Que Choisir de Caen. L’association locale écrit à l’entreprise et alerte la Direction départementale de la protection des populations. Suite à ces interventions, Financo annule le crédit en cours et rembourse 1 500 €. Six mois plus tard, c’est au tour de Franfinance d’abandonner ses prétentions et de prendre à sa charge les mensualités restantes.