Une opportunité pour une vraie fiscalité verte
Le Conseil Constitutionnel vient d'annuler la taxe carbone, compte tenu du nombre trop important d'exemptions pour les industriels et en particulier pour les plus polluants. Au final, la taxe carbone telle qu'elle avait été votée après les amendements obtenus par les différents lobbies industriels, aurait touché surtout les ménages.
L'UFC-Que Choisir ne peut que se féliciter de cette décision qui sanctionne un dispositif inefficace et injuste.
L'UFC-Que Choisir s'est toujours montrée particulièrement sceptique quant à l'efficacité de cette taxe à faire évoluer les comportements des consommateurs, notamment sur le court et moyen terme car beaucoup de consommateurs sont captifs : ils n'ont pas le choix de modifier leur comportement de déplacement, en particulier en milieu rural, ni leur mode de chauffage car cela demande des investissements importants.
De plus, la fiscalité écologique ne doit pas se limiter à la taxe carbone. L'annulation par le constitutionnel est l'occasion pour le gouvernement de repenser sa fiscalité écologique dans son ensemble, plutôt que de s'obstiner à réduire l'enjeu écologique à la mise en place de cette taxe. En particulier, l'UFC Que Choisir réitère sa proposition de considérer l'intérêt qu'aurait l'extension du système de bonus-malus à d'autres produits que la voiture (réfrigérateurs, téléviseurs, chaudières, ...). Ce dispositif est tout à la fois efficace et accepté socialement.
Selon Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, « Le gouvernement ne doit pas gaspiller son énergie dans la seule mise en place de la taxe carbone. Dans son effort pour le développement durable, il serait bien inspiré de s'intéresser notamment aux vertus des bonus-malus écologiques.»