ACTION UFC-QUE CHOISIR
Sondage exclusif avant la remise du rapport de l’IGF sur les carburants

71 % des Français se font enfumer par le diesel !

A la veille de la remise au gouvernement du rapport sur les prix et les marges dans la distribution de carburants par l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’UFC-Que Choisir rend public un sondage exclusif(1) sur les critères de choix des véhicules diesel qui, allié à une analyse de la rentabilité des véhicules, souligne le profond décalage entre la perception des consommateurs et la réalité économique. Sur cette base, l’association appelle le gouvernement à harmoniser sans délai la fiscalité sur les carburants et, au-delà, à agir sur l’ensemble du secteur de l’après-vente automobile pour enfin faire baisser le deuxième poste budgétaire des ménages.

En raison de la flambée de son prix ces dernières années, le carburant est une préoccupation majeure des Français, ce qui explique que 65 % des sondés en font le premier critère de choix lors de l’achat d’un véhicule. Dans ce cadre, le diesel est considéré comme offrant un avantage tarifaire indéniable par rapport à l’essence, puisque 84 % des sondés le citent dans les 3 principaux critères qui fondent leur choix (voir graphique 2). Or, cette perception, largement répandue notamment en raison de l’avantage fiscal dont bénéficie le diesel, se heurte à la réalité économique. Plus cher à l’achat mais aussi à entretenir et à assurer, le diesel, pour être rentabilisé, implique un usage intensif du véhicule, soit en général au moins 20 000 km par an. Pourtant, le kilométrage moyen parcouru par les sondés utilisant ce type de motorisation est dans 71 % des cas inférieur à 20 000 km par an (voir graphique 3). Le diesel n’est donc pas un choix rationnel, par rapport à l’essence, pour une majorité de ménages. Par exemple, pour la Peugeot 208 diesel, le temps nécessaire pour rentabiliser est de presque 11 ans(2). Or si on supprime l’avantage fiscal diesel, la rentabilité du diesel dépasse les 20 ans.

Lorsque l’on ajoute à cette problématique économique l’impact environnemental et sanitaire relativement plus négatif de ce type de carburant, comment justifier le maintien de l’avantage fiscal historique de cette motorisation ?

De plus, au-delà d’une nécessaire réforme de la fiscalité des carburants, le sondage de l’UFC-Que Choisir démontre la nécessité d’une intervention du gouvernement pour renforcer l’information des Français quant aux coûts d’entretien et d’assurance des véhicules diesel qui jouent un rôle déterminant dans la rentabilité des véhicules, en particulier pour les petites citadines et les berlines moyennes. En effet, le sondage montre que ces deux critères restent secondaires pour les détenteurs de diesel, cités par respectivement 27 % et 7 % des consommateurs interrogés, et n’apparaissent en premier critère que pour 7 % et 1 % des personnes consultées, alors même que ces postes sont particulièrement inflationnistes(3). Cet autre décalage s’explique en partie par le manque d’information des consommateurs au moment de l’achat.

Enfin, il existe également un fort potentiel d’économies pour le consommateur dans l’après-vente automobile. En effet, comme l’a démontré à plusieurs reprises l’UFC-Que Choisir(4), les consommateurs sont captifs des constructeurs, tout d’abord pour l’entretien facturé à prix d’or par les constructeurs, puis sur le marché des pièces de carrosserie où ils jouissent d’un monopole de production et de distribution.

Décidée à faire baisser le budget automobile des ménages français et à ne plus biaiser le choix des consommateurs, l’UFC-Que Choisir demande donc au gouvernement :

  • Qu’une information normalisée sur le coût kilométrique moyen pour chaque véhicule soit diffusée (publicité, achat) afin que les consommateurs puissent correctement et facilement estimer le coût global de la voiture lors de l’achat ;

  • La suppression progressive du différentiel de taxation entre le diesel et l’essence afin de ne plus donner un avantage artificiel au véhicule diesel ;

  • De suivre l’avis de l’Autorité de Concurrence qui se prononce pour la libéralisation du marché des pièces de carrosserie et pour un renforcement de la concurrence sur le marché de l’entretien.

(1) Sondage réalisé en ligne par CSA pour l’UFC-Que Choisir entre le 23 et 24 octobre 2012. Echantillon national représentatif de 1 048 personnes âgées de 18 ans et plus, résidant en France, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du répondant), après stratification par région et taille d’agglomération.

(2) Calcul fait sur la base d’un kilométrage moyen de 14 500 km par an.

(3) Voir études de l’UFC-Que Choisir http://www.quechoisir.org/auto/piece-detachee/etude-monopoles-des-constructeurs-sur-les-pieces-de-carrosserie-un-privilege-cherement-paye-par-les-consommateurs-francais et http://www.quechoisir.org/auto/controle-technique-reparation/etude-reparation-et-entretien-automobiles-l-inadmissible-coup-de-frein-a-la-concurrence

(4) Voir études de l’UFC-Que Choisir cf. 3.

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