Anne-Sophie Stamane
De nouvelles mesures définitivement adoptées
Face à la désertification médicale, les parlementaires ont voté l’accès direct aux infirmières de pratique avancée (IPA), aux kinésithérapeutes (dans la limite de 8 séances) et aux orthophonistes sans passer par un médecin. Il sera aussi possible de se faire délivrer pendant 3 mois les médicaments d’une ordonnance renouvelable dont la durée de validité est expirée, sur simple présentation à la pharmacie.
Bonne nouvelle pour les malades chroniques : grâce à la loi Rist, définitivement votée le 10 mai dernier, il sera possible d’utiliser pendant 3 mois une ordonnance expirée pour se faire délivrer le traitement suivi. Jusqu’alors, le dépannage n’était possible que pendant 1 mois. Attention : la disposition ne concerne que les traitements pour maladie chronique, pas les médicaments ponctuellement prescrits pour une bronchite ou une affection passagère. Voilà qui devrait faciliter la vie, en ces temps de pénurie médicale où trouver un rendez-vous chez un spécialiste peut virer au casse-tête, ou tout simplement renvoyer aux calendes grecques. Pour rappel, la validité d’une ordonnance pour traitement chronique est celle inscrite par le médecin sur le document. Différentes formulations sont possibles : « renouvelable 6 fois », « traitement pour 4 mois », etc. Un traitement chronique peut être prescrit pour 1 an maximum. La loi Rist permettra donc d’aller au-delà de la consigne du médecin.
Solliciter les compétences d’autres professionnels
Autres mesures entérinées, qui ne demandent plus qu’à être mises en pratique : l’accès direct, dans certaines conditions, à plusieurs professions paramédicales, tout en étant remboursé par la Sécurité sociale. À savoir, les infirmières de pratique avancée (IPA), dont les compétences spécialisées les rendent aptes à intervenir sur des pathologies complexes comme le diabète, mais aussi les orthophonistes et les kinésithérapeutes, à condition que cela se fasse dans le cadre d’un hôpital, d’une clinique, d’une maison pluriprofessionnelle de santé ou d’un centre médical. Là encore, l’objectif est de décharger les médecins de la masse de missions qui leur revient actuellement, en sollicitant les compétences d’autres professionnels de santé. Dans le cas des kinésithérapeutes, l’accès direct ne pourra pas excéder 8 séances.
En parallèle, plusieurs professions vont gagner en compétences. Ainsi, les infirmières pourront prendre en charge les plaies et prescrire des examens complémentaires, pendant que les IPA (voir plus haut) seront autorisées à primoprescrire – et non seulement à renouveler – des médicaments ou produits nécessitant une ordonnance. Un niveau supplémentaire d’assistanat dentaire permettra à cette profession de réaliser davantage d’actes sous la responsabilité des dentistes.