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Grande distribution

Un futur logo pour le "frais et local"

Les acteurs de la grande distribution ont signé, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, une charte d’engagements pour favoriser les aliments frais et locaux dans leurs linéaires. Mais cette mesure, si elle répond à une demande des consommateurs, ne s’avère guère exigeante pour les enseignes.

« Engagement, provenance et fraîcheur : plus près de vous et de vos goûts. » Vaste programme… Cette nouvelle bannière devrait apparaître sur les étals, les sites Internet ou les supports publicitaires des grandes surfaces d’ici fin février. Elle accompagne une « Charte d’engagements de mise en avant des produits frais et des produits locaux en grande distribution » signée par l’ensemble des acteurs du secteur (Leclerc, Carrefour, Intermarché, Netto, Système U, Auchan, Casino, Monoprix, Franprix, Lidl, Cora, Match et Aldi) le 9 novembre, sous l’égide du ministère de l’Agriculture. L’objectif : « Promouvoir l’accès du plus grand nombre à une alimentation saine, sûre, durable et locale », explique le ministère.

Les enseignes de la distribution s’engagent à offrir une information « plus claire et transparente » aux consommateurs, par plusieurs mesures : 

  • des mentions d’origine des produits plus visibles et claires, en particulier celles développées par les filières agricoles (« Viandes de France », « Lait collecté et conditionné en France », « Fruits et légumes de France », etc.) qui garantissent que les différentes étapes de production et de fabrication d’un produit sont réalisées sur le territoire national ;
  • la valorisation des produits frais et de saison, en particulier pour les fruits et légumes, par des animations ou des informations ;
  • la mise en avant des produits locaux et ceux sous signe de qualité, là aussi par des informations et des animations.

Rien de révolutionnaire. Avec la demande croissante des consommateurs pour le « made in France », les distributeurs ne font que poursuivre une stratégie de relocalisation et de montée en gamme déjà entamée. Pour le ministre de l’Agriculture, il s’agit de « pérenniser cette tendance […] observée pendant le premier confinement », en encourageant la consommation d’aliments frais meilleurs pour la santé que des produits très transformés, et de « soutenir les agriculteurs » par cet « acte citoyen ».

Pression supplémentaire sur les fournisseurs hexagonaux

Certes, mais le nerf de la guerre, c’est l’argent. Or, les premiers retours sur les prochaines négociations commerciales (1) entre les distributeurs et leurs fournisseurs – ceux-là même qu’il faut « soutenir » – n’incitent guère à l’optimisme. Les premiers ont déjà prévenu les seconds que, compte tenu de la crise économique qui s’annonce, leur priorité sera le prix (bas). Il serait dommage que cette charte d’engagement à acheter français aboutisse à une pression supplémentaire sur les fournisseurs hexagonaux, à l’opposé de ce que les consommateurs attendent de leur « acte citoyen ». Une partie de la solution passe peut-être par l’autre voie suivie par les Français lors du confinement : favoriser les circuits courts, la vente directe et les petits commerces indépendants.

(1) La période officielle de négociations entre les grandes marques et les distributeurs court de début décembre à fin février mais est précédée d’échanges informels entre les parties.

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