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Médicaments contre le rhume

Ne vous fiez pas à la pub !

Les pharmacies affichent en grand leurs pubs pour les médicaments en vente libre contre le rhume. Ils sont inutiles, le paracétamol et les lavages de nez sont vos seuls alliés fiables !

C’est la saison : entre la grippe, le Covid et la bronchiolite, il faut aussi composer avec un grand classique de l’hiver, le rhume. Bien que sans gravité, généralement guéri en une semaine, il a le chic pour nous mettre sur les rotules. D’où la tentation bien compréhensible de céder aux sirènes des médicaments en vente libre pour se remettre sur pied.

Plusieurs cocktails associant le paracétamol à d’autres principes actifs ou vitamines sont proposés en pharmacie. L’interdiction de publicité pour les spécialités contenant de la pseudoéphédrine en 2018 a incité les labos à mettre en avant leurs antirhumes contenant des antihistaminiques, une classe habituellement donnée dans les allergies. C’est le cas des gammes Fervex et Humex, où on trouve des produits avec de la phéniramine ou de la chlorphénamine.

Ces médicaments en vente libre n’ont pas prouvé leur efficacité contre le rhume.

Leur utilisation dans le rhume a de quoi étonner. Les essais les ayant évalués seuls dans cette indication montrent une petite action les deux premiers jours sur l’intensité des symptômes, mais aucun les jours suivants, et ils n’ont fait aucune différence avec un placebo sur l’écoulement nasal, la sensation de nez bouché et les éternuements. La combinaison avec le paracétamol semble un peu plus convaincante, il est donc probable que l’effet vienne… du paracétamol. Autant le prendre seul en cas de fièvre ou de maux de tête !

Effets indésirables importants

Car non contents d’être peu, voire pas efficaces, les antihistaminiques de 1re génération que sont la phéniramine et la chlorphénamine affichent aussi des effets indésirables importants, surtout chez les personnes âgées. Ce sont des anticholinergiques, ils assèchent la bouche, constipent, brouillent la vision, accélèrent le rythme cardiaque, et peuvent aller jusqu’à provoquer confusion et hallucinations. Plus que les antihistaminiques récents, ils font dormir : cela peut être un avantage la nuit quand on est enrhumé, mais la journée, c’est préjudiciable, il ne faut pas prendre le volant.

Ajoutons que ces médicaments cocktails, portant des noms de gamme peu évocateurs, favorisent le risque de doublon : il faut bien en connaître la composition, afin de ne pas les cumuler avec d’autres contenant les mêmes molécules ! Une surdose de paracétamol peut avoir des conséquences hépatiques dramatiques irréversibles… Le plus sûr est de s’en tenir au paracétamol seul, en veillant à ne pas dépasser la posologie et la cadence inscrites sur la notice.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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