Camille Gruhier
Prise en main des QV830 et QV1030
Les téléphones fixes ne suffisent plus à Gigaset (anciennement Siemens Home Office Communications). Attiré par un marché en plein essor, le fabricant allemand lance ses premières tablettes tactiles. Deux modèles aux profils différents inaugurent la gamme, la petite QV830 et la grande QV1030. Premières impressions.
Vu le nombre de tablettes tactiles disponibles sur le marché, lancer de nouveaux modèles relève du défi. Le spécialiste des téléphones fixes Gigaset a pourtant décidé de tenter sa chance. Le fabricant allemand lance deux tablettes sous Android, le système de Google (version 4.2.2). La QV830 est une tablette d’entrée de gamme avec écran de 8 pouces, vendue 149 €. La QV1030 se veut plus haut de gamme, avec un écran de 10 pouces et des composants de meilleure qualité ; elle est aussi beaucoup plus chère, 369 €. Et pourtant…
QV830 : une tablette sans ambition
La QV830 n’a pas de folles prétentions. L’écran de cette petite tablette de 8 pouces affiche une résolution de 768 x 1024 pixels, ce qui est tout juste correct (les pixels qui le composent sont visibles à l’œil). Il manque d’ailleurs un peu de réactivité et l’utilisation à plusieurs doigts (écarter pour zoomer sur les cartes de Google Maps, par exemple) est imprécise. Le processeur de qualité moyenne (Mediatek 1,2 GHz) fait saccader certaines applications, l’ensemble n’offre donc pas une qualité d’utilisation exceptionnelle. Mais ne perdons pas de vue qu’il s’agit d’une tablette d’entrée de gamme vendue 149 €.
Ses finitions sont malgré tout correctes, bien que ses coins trop pointus aient du mal à se faire oublier quand ils reposent dans la paume des mains. Gigaset a fait l’effort de plaquer d’Inox les tranches haute et basse de l’appareil, ce qui relève le plastique grossier de sa face arrière.
La QV830 permet de regarder un film confortablement et de naviguer sur Internet sans encombre. Nous avons d’ailleurs apprécié la facilité de connexion aux réseaux Wi-Fi, très simple, et le fait qu’elle ne « décroche » pas, comme c’est parfois le cas, lorsqu’elle reste inutilisée pendant plusieurs heures.
Le fabricant n’est pas très généreux en stockage (8 Go annoncés, 5 Go disponibles). Un port d’extension mémoire est heureusement disponible. L’appareil photo, limité à 5 Mpx, offre quand même quelques options appréciables (autofocus, différents modes scènes, retardateur, mode panoramique, etc.) bien que désormais basiques sur les tablettes.
Gigaset annonce une autonomie de 10 jours, sans préciser dans quel cadre : en veille, en navigation Internet, en mode vidéo, en utilisation moyenne ? Cela semble un peu présomptueux, nos tests en laboratoire permettront de le vérifier.
Au final, la QV830 affiche un prix a priori cohérent au regard de ses performances, qu’évalueront précisément nos tests en laboratoire. Mais on peut aujourd’hui s’offrir une tablette de meilleure qualité pour moins cher. Les tarifs de la Kindle Fire HD d’Amazon démarrent par exemple à 139 €. Et ceux de la très bonne Nexus 7, de Google, à 238 €.
QV1030 : la concurrence fait mieux
Même constat final pour la QV1030 : à 369 €, cette tablette n’est finalement pas très compétitive au regard de l’offre actuelle. Plusieurs modèles vendus moins cher, comme la Kobo Arc 10 HD (356 €), l’Asus MemoPad 10.1 (265 €) ou la Samsung Galaxy Tab 2 (291 €), ont obtenu de bons résultats en laboratoire. La QV1030 fera-t-elle mieux ? Nous sommes sceptiques, mais laissons à la tablette le bénéfice du doute : les tests parleront.
Cette tablette de 10 pouces est pourtant nettement mieux équipée que la QV830. Son écran offre une belle résolution (2560 x 1600 pixels), son processeur est de meilleure qualité et plus puissant (Nvidia 1,8 GHz) et globalement, ses composants sont plus haut de gamme (appareil photo 8 Mpx en façade, 16 Go de stockage extensible par carte mémoire, 2 Go de RAM, une batterie de grande capacité, etc.). Nous avons notamment repéré dans les menus une option jamais croisée jusqu’alors, qui permet à l’utilisateur de désactiver deux des quatre cœurs du processeur pour économiser de la batterie (avec des performances générales amoindries, forcément). La QV1030 se paye même le luxe d’un capteur de lumière ambiante pour ajuster la luminosité automatiquement et même d’une compatibilité avec le Miracast pour diffuser du contenu sans fil sur un téléviseur compatible. Dommage que les menus de cette option intéressante n’aient pas été traduits de l’anglais.
La prise en main est également bien plus agréable que celle du petit modèle, les bords arrondis étant moins hostiles. Le dos en plastique – le même que sur la QV830 – reste décevant. Sur un écran de 10 pouces, l’affichage est logiquement plus confortable pour regarder des films, naviguer sur Internet, ou télécharger des applications dans le Google PlayStore. Mais le capricieux accéléromètre exige un petit délai avant qu’il ne suive la rotation de la tablette pour passer du mode paysage au mode portrait (et inversement).
Difficile pour un nouvel entrant de faire mieux que ce qui existe déjà sur le marché des tablettes tactiles. Gigaset semble compter sur la notoriété relative de sa marque pour convaincre les consommateurs… À nos yeux, c’est bien insuffisant. Le verdict de nos tests en laboratoire devra confirmer ces premières impressions plus que mitigées.