Anne-Sophie Stamane
Ouverture de la saison 2021
Quand vous partez marcher en forêt, vous êtes paré : chaussettes, chaussures montantes, pantalon, manches longues, casquette, répulsif, les tiques n’ont qu’à bien s’accrocher (ou pas) ! Oui, mais au jardin ? Quand vous tondez la pelouse ou vous allongez sur le sol pour bouquiner, pensez-vous à vous protéger correctement ? Quand vos enfants font une partie de cache-cache près de la maison ou rentrent du parc public, les inspectez-vous ensuite ? Il le faudrait, car les tiques, susceptibles de transmettre la maladie de Lyme, sont plus près de nous qu’on ne l’imagine. Elles se tiennent à l’affût non seulement sur les chemins de randonnée, mais aussi dans les squares arborés urbains et dans les jardins privés. L’an dernier, le confinement a été l’occasion de le vérifier : 47 % des piqûres signalées via l’appli CiTique s’y étaient produites.
Environnements à la fois chauds et humides
Pour éviter les morsures de tiques, il faut déjà connaître leurs habitudes. Elles aiment avant tout les environnements à la fois chauds et humides, par conséquent elles s’éloignent rarement à plus d’un mètre du sol et ne restent jamais à découvert en plein cagnard. On les trouve plutôt sur les herbes hautes et les arbustes, mais aussi au ras du sol. Quand on s’assoit par terre, y poser d’abord un petit tapis de sol ou un vêtement est une sage précaution.
Pour cerner la présence des tiques dans les jardins, un projet de recherche, TiquoJardin, vient d’être lancé par, entre autres, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae). L’objectif est d’analyser les tiques trouvées dans les jardins autour de Nancy (54) afin de connaître leur type, de savoir quelle végétation elles affectionnent et si elles sont porteuses de Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme. La collecte aura lieu entre le 5 mai et le 11 juillet.
Des régions épargnées
Sur la base de 35 000 tiques envoyées de toute la France et de 2 500 spécimens analysés dans le cadre du programme de recherche participative CiTique, il est d’ores et déjà établi que 15 % des tiques piqueuses sont porteuses de Borrelia burgdorferi, 14 % véhiculent un autre agent infectieux problématique pour la santé humaine. Attention, une tique infectée ne contamine pas automatiquement son hôte. Les tiques sont plus souvent infectées dans le nord, l’est et la région Auvergne-Rhône-Alpes. La Bretagne et les Pays de la Loire sont relativement épargnées.