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Vaisselle jetable

Des substances nocives dans les alternatives au plastique

Assiettes, gobelets, couverts ou pailles en matières premières végétales, alternatives au plastique, contiennent des composés indésirables pour l’environnement et la santé. Une situation d’autant plus préoccupante que la restauration livrée et la vente à emporter sont en plein essor.

Sortir du plastique à usage unique est l’un des objectifs affichés par différents textes en faveur du développement durable entrés en vigueur depuis 2015. Dans ce contexte, la vaisselle jetable en plastique a été interdite par étapes (voir encadré). Les alternatives désormais proposées sont fabriquées en feuilles de palmier, fibres de canne à sucre ou de blé, ou plus simplement en papier ou carton. « Biodégradable », « eco-friendly », « 100 % naturel », les allégations environnementales fourmillent sur leurs emballages.

Mais notre test de plusieurs éléments de vaisselle jetable à base de fibres végétales montre que la réalité est beaucoup moins enthousiasmante. La quasi-totalité des assiettes, bols et pailles testés contiennent des substances indésirables. Les plus préoccupantes ? Les composés perfluorés, introduits intentionnellement pour permettre à la vaisselle de résister à l’eau et aux graisses. La présence de ces polluants extrêmement persistants est d’autant plus dommageable que la vaisselle jetable arbore très souvent la mention « compostable ». Or, alors que la norme pour l’aptitude au compostage industriel est fixée à 100 mg de substances perfluorées par kg au maximum, les assiettes en canne à sucre testées en contiennent entre 5 et 28 fois plus ! Que cette vaisselle soit compostée dans une usine dédiée ou à domicile, les composés perfluorés qu’elle contient se retrouveront dans les champs ou jardins fertilisés avec l’amendement obtenu.

Dérivés chlorés, résidus de pesticides, métaux lourds…

Mais la santé de l’utilisateur est aussi menacée plus directement via de possibles migrations de ces substances vers les aliments au contact avec la vaisselle. Or certaines sont cancérogènes, immunotoxiques, toxiques pour le développement ou perturbateurs endocriniens. Par ailleurs, outre les composés perfluorés, nous avons retrouvé dans de nombreux articles des dérivés chlorés, des résidus de pesticides ou encore des métaux lourds, potentiellement nocifs en cas d’ingestion.

Si la santé des utilisateurs n’est donc pas garantie, l’intérêt réel pour l’environnement de cette vaisselle jetable d’origine végétale reste à démontrer. Non seulement son aptitude au compostage est douteuse mais elle n’est bien souvent pas recyclable non plus. Et l’origine fort lointaine de certaines matières premières (feuilles de palmier, canne à sucre) alourdit son bilan carbone. Comme le répètent depuis longtemps nombre d’associations, c’est le principe même du jetable qui doit être remis en cause.

Vaisselle en plastique : des interdictions échelonnées

La vente aux particuliers de vaisselle jetable en plastique est interdite depuis le 1er janvier 2020 pour les assiettes, verres et gobelets et le 1er janvier 2021 pour les couverts, pailles, touillettes, couvercles pour gobelets. L’écoulement des stocks est autorisé jusqu’au 1er juillet 2021 pour cette seconde série d’objets. Les professionnels de la restauration livrée ou de la vente à emporter n’ont déjà plus le droit d’utiliser de couverts en plastique, les verres et assiettes seront tous interdits en juillet. En revanche, tous les contenants à remplir, type bols, restent autorisés.

Cécile Lelasseux

Cécile Lelasseux

Rédactrice technique

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