CONSEILS

CosmétiquesLes ingrédients incompatibles avec le soleil

HB

par Hélène Bour

Certains ingrédients présents dans les crèmes à visée cosmétique augmentent les effets du soleil sur la peau et, par là même, le risque de taches ou de brûlures. Des précautions s’imposent.

Antirides, hydratant, exfoliant, antitaches, anti-imperfections… Ces différentes vertus sont obtenues grâce à des actifs cosmétiques intégrés aux produits à appliquer sur la peau. Certains d’entre eux sont dits photosensibilisants, car ils augmentent la sensibilité de la peau aux rayons du soleil. Deux mécanismes principaux sont à l’œuvre : une fragi­lisation de la peau, notamment via la détérioration de la barrière cutanée, et la composition même du produit, qui interagit avec les rayons UV. En conséquence, la peau rougit, voire brûle. Un comble quand on voulait justement l’embellir !

Le rétinol

C’est l’autre nom de la vitamine A. Le rétinol et ses dérivés, les réti­noïdes, sont utilisés pour leur action antioxydante et kératolytique, c’est-à-dire qui élimine la couche de kératine de la peau. Cet actif stimulerait aussi la production de collagène. Il est très en vogue contre l’acné, les rides et ridules ou même l’eczéma. Mais son effet exfoliant a pour conséquence de rendre la peau plus fine, plus fragile, et donc plus vulnérable aux méfaits du soleil.

Les acides exfoliants

« Ces produits, un peu à la mode actuellement, visent à se débarrasser des imperfections du visage (taches, acné, petites cicatrices). Pour cela, ils décapent la première barrière cutanée, rendant la peau plus fragile », explique le dermatologue Erwin Benassaia. Il s’agit des alpha-hydroxy-acides (AHA) tels que l’acide glycolique, l’acide lactique, l’acide citrique et l’acide malique, et des bêta-hydroxy-acides (BHA) tels que l’acide salicylique, utilisé contre l’acné, les pellicules ou comme conservateur.

Le peroxyde de benzoyle

Antibactérien et exfoliant, c’est un antiacné puissant, avec une action kératolytique et anti-inflammatoire. Il est présent dans les médicaments contre l’acné sous forme de pommade, tels que Curaspot, Cutacnyl ou Acuspot. Certains sont uniquement sur ordonnance quand d’autres, contenant 5 % de peroxyde de benzoyle ou moins, sont en vente libre. La notice fait état du risque de photosensibilisation.

L’hydroquinone

Cet agent éclaircissant agit sur l’hyperpigmentation et les taches brunes en réduisant la production de mélanine. Or, ce pigment responsable de la coloration de la peau est aussi sa protection contre les UV. Interdite dans les cosmétiques, l’hydroquinone existe encore sur prescription médicale (elle est notée « méquinol »). Elle est aussi vendue illégalement pour se blanchir la peau.

Les huiles essentielles

Certaines huiles essentielles, notamment d’agrumes (citron, pamplemousse, orange, bergamote…) contiennent des furocoumarines, qui sont des substances photosensibilisantes. Leur application est déconseillée en journée, au risque de voir apparaître des taches pigmentaires. Pour les repérer, regardez dans la liste des ingrédients. Attention, elles ne sont pas toujours notées « essential oil », mais peuvent être notées « fruit oil » ou « leaf oil » selon la partie de la plante utilisée. On peut aussi les repérer indirectement grâce à leurs allergènes, dont la présence doit toujours être mentionnée, qui figurent en toute fin de liste : géraniol, limonène, linalol, etc.

Bon à savoir Essentielles ou non, les huiles ne font en général pas bon ménage avec le soleil, car elles créent un effet loupe qui renforce le danger des UV. Souvenez-vous de l’huile de monoï ou de la graisse à traire pour bronzer, dont l’usage est heureusement aujourd’hui tombé en désuétude.

Mieux se protéger

Appliquer de la crème solaire par-dessus les cosmétiques contenant des actifs photosensibilisants ne suffit souvent pas. Aussi, il vaut mieux éviter ce genre de produit en été et lors des périodes de fort ensoleil­lement. Si nécessaire, les appliquer uniquement le soir, avant le coucher. Sans oublier de protéger la peau en journée avec un chapeau et en renouvelant régulièrement l’application d’une crème solaire d’indice suffisant.

Et dans les parfums ?

Dans les années 1960, les eaux de Cologne et les parfums avaient engendré des cas de « dermite du parfum », des taches liées à des sub­stances photosensi­bilisantes. Aujourd’hui, la réglementation a évolué et les formules sont censées ne plus en contenir. Attention toutefois à l’alcool des parfums, qui peut simplement dessécher la peau.


Expert consulté : Dr Erwin Benassaia, dermatologue et vénérologue à l’hôpital Saint-Louis, Paris.

HB

Hélène Bour

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