CONSEILS
Huiles d’olive

Les AOP françaises

La réglementation européenne impose la mention de l’origine sur les étiquettes des bouteilles d’huiles. Cela signifie-t-il pour autant que le consommateur peut connaître en un coup d’œil la provenance exacte du produit qu’il achète ? S’il se procure l’une des 9 appellations d’origine protégée (AOP) existantes, oui. Sinon, il faut parfois s’armer de patience avant de trouver l’information sur les bouteilles.

AOP (appellation d’origine protégée)

L’appellation d’origine protégée (AOP) est reconnue au niveau européen. Elle traduit un lien fort du produit avec le terroir. Production, transformation, élaboration dans une aire géographique déterminée et savoir-faire reconnu et constaté constituent les piliers de cette appellation.

Avant le 1er janvier 2012, elle cohabitait avec l’appellation d’origine contrôlée (AOC), le signe national traditionnel équivalent. Depuis, les produits éligibles à l’AOP ne portent plus que cette dernière mention (excepté les vins), l’AOC constituant une étape intermédiaire. En France, l’huile d’olive compte 9 AOP.

AOP huile d’olive de Nyons

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 10 janvier 1994, puis comme une AOP le 21 juin 1996.
  • Zone géographique : Drôme, Vaucluse.
  • Variétés des olives : Tanche.
  • L’huile : de couleur or, elle est douce et présente des arômes de noisette ou d’amande, de foin ou d’herbe coupé et de pomme verte. Son onctuosité est très prononcée.

AOP huile d’olive de la vallée des Baux-de-Provence

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 27 août 1997, puis comme une AOP le 6 juin 2000.
  • Zone géographique : Bouches-du-Rhône.
  • Variétés des olives : Salonenque, Grossane, Béruguette, Verdale des Bouches-du-Rhône, Picholine et variétés locales diverses.
  • L’huile : les huiles de la vallée des Baux-de-Provence ont une amertume et une ardence (sensation de piquant) modérées.
  • Dans une huile fruité vert de cette AOP, on décèle des notes végétales (arômes de foin frais, d'herbe coupée, de pomme, de noisette fraîche ou encore d'artichaut cru).
  • Dans une typicité fruité noir, l’huile se caractérise par des arômes d'olives confites, d'olives noires, de cacao, d'artichaut cuit, de pain au levain ou encore de truffe, de champignon.

AOP huile d’olive d’Aix-en-Provence

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 13 décembre 1999, puis comme une AOP le 18 octobre 2001.
  • Zone géographique : Bouches-du-Rhône, Var.
  • Variétés des olives : Aglandau, Cayanne, Salonenque et Bouteillan, Grossane, Picholine, Verdale des Bouches-du-Rhône et variétés locales anciennes.
  • L’huile : d’une manière générale, les huiles de cette AOP présentent de vives senteurs dominées par des arômes de verdure, une grande intensité des arômes de fin de bouche (beurre, amande par exemple) et une onctuosité élevée.
  • L’huile issue d’olives fraîchement triturées est caractérisée principalement par les arômes d’herbe fraîche et d’artichaut cru. En fin de bouche, le poivré peut être présent. L’ardence et l’amertume sont présentes, de manière plus ou moins prononcées.
  • L’huile issue d’olives maturées offre un nez assez intense et des arômes de pain grillé, pain au levain, d’olive noire et d’artichaut cuit complétés parfois par des notes de cacao ou de vanille. La quasi-absence d’ardence et d’amertume est également représentative.

AOP huile d’olive de Nîmes

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 17 novembre 2004, et comme une AOP le 15 février 2007.
  •  Zone géographique : Gard, Hérault.
  • Variétés des olives : principalement Picholine, Négrette et Noirette ; mais sont également présentes les Sauzen vert, Rougette, Olivastre, Broutignan, Vermillau, Cul blanc, Verdale de l’Hérault ou Groussaldo, Aglandau, Amellau, Pigalle, Piquette et d’autres variétés locales anciennes.
  • L’huile : la variété Picholine confère une ardence en bouche avec parfois un peu d’amertume. Des senteurs de verdure se dégagent au nez, tandis que des arômes de garrigue, de fruits rouges ou d’ananas se révèlent en bouche.

AOP huile d’olive de Nice

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 26 novembre 2004, et comme une AOP le 10 mars 2006.
  • Zone géographique : Alpes-Maritimes.
  • Variétés des olives : Cailletier.
  • L’huile : elle se caractérise par sa douceur, un nez discret et une finesse en bouche avec des arômes d’amande pouvant être très intenses, accompagnés de notes de genêts et d’artichaut cru.

AOP huile d’olive de Corse – Oliu di Corsica

  • Reconnue en France comme une AOC par le décret du 26 novembre 2004, puis comme une AOP le 15 février 2007.
  • Zone géographique : Corse-du-Sud et Haute-Corse.
  • Variétés des olives : Sabine, Ghjermana, Capannace, Raspulada, Zinzala, Aliva Néra, Curtinese.
  • L’huile : cette huile se distingue par sa douceur puisque l’amertume et le piquant sont présents à un niveau modéré, voire quasiment absents. Les arômes rappellent les fruits secs (noisettes ou amandes) mais aussi la pomme, l’herbe fraîche, le miel ou les arômes de pâtisserie. D’autres évoquent le maquis (fleurs, romarin par exemple).

AOP huile d’olive de Haute-Provence

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 13 décembre 1999, puis comme une AOP le 18 octobre 2001.
  • Zone géographique : Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse.
  • Variétés des olives : Aglandau, Bouteillan, Picholine, Tanche et variétés locales anciennes.
  • L’huile : de couleur jaune à reflets verts, elle révèle un nez intense et complexe (pomme verte, banane verte, artichaut, foin coupé). Sur le plan gustatif, cette huile est persistante en bouche, l’amertume et le piquant sont légers, avec des notes aromatiques de beurre, noisette fraîche et artichaut.

AOP huile d’olive de Provence

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC par le décret du 14 mars 2007, puis comme une AOP le 21 février 2020.
  • Zone géographique : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Var et Vaucluse.
  • Variétés des olives : Aglandau, Bouteillan, Cayon, Salonenque, Grossane, Picholine, Négrette ou encore Tanche et d’autres variétés locales.
  • L’huile : avec un nez peu puissant et des odeurs de fruits rouges, d’herbe fraîche et d’artichaut cru, elle propose un fruité intense en bouche. Ces arômes se retrouvent en bouche, mais aussi la banane, les noisettes ou les amandes.

AOP huile d’olive du Languedoc

  • Reconnue en premier lieu en France comme une AOC le 11 novembre 2020, puis comme une AOP le 23 juin 2023.
  • Zone géographique : Aude, Hérault.
  • Variété des olives : Lucques, Olivière et variétés locales traditionnelles et anciennes.
  • L’huile : dotée d’arômes de tomates et d’amande, elle fait preuve d’ardence et d’amertume et peut s’accompagner de notes de verdure.

IGP (indication géographique protégée)

L'indication géographique protégée (IGP) est née, à l'instar de l'AOP, de la volonté européenne d'étendre le système d'identification des produits par l'origine. Elle distingue un produit dont toutes les phases d'élaboration ne sont pas nécessairement issues de la zone géographique éponyme mais qui bénéficie d'un lien à un territoire et d'une notoriété.

Ainsi, l'aire géographique d'une IGP est délimitée (au moins un des stades de la production, du traitement ou de la préparation) mais moins strictement que pour une AOP. La relation entre le produit et son origine est moins forte mais suffisante pour conférer une caractéristique ou une réputation au produit. À noter, les deux mentions AOP et IGP ne sont pas cumulables. Actuellement, aucune huile d’olive ne bénéficie d’une IGP en France.

Les mentions de l'origine

L’indication de l’origine est inscrite sur les étiquettes, généralement en petits caractères. Parfois, elle reste vague : « Origine Union européenne et hors union européenne », « huile d'olive de l’Union européenne »… Difficile de savoir d’où provient exactement l’huile concernée. Tout au plus, peut-on entrevoir le recours au mélange de plusieurs huiles d’olive (« Assemblage d’huiles d’olive originaires de l’Union européenne et non originaires de l’Union », par exemple).

Quelques produits rendent l’information plus lisible en indiquant clairement un pays (« origine Italie », « 100 % Espagne », « Tunisie »…) ou en faisant figurer l’origine sur la face avant de la bouteille.

Finalement, assez logiquement, les références les plus transparentes quant à l’origine restent les AOP (appellation d’origine protégée). Pour ces dernières, pas de doute possible. En effet, leur cahier des charges exige, entre autres, une production, une transformation et une élaboration dans une aire géographique déterminée.

Claire Garnier

Claire Garnier

Rédactrice technique

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