Rosine Maiolo
Nommer une personne de confiance pour les décisions médicales
Avec une personne de confiance soigneusement choisie, vous êtes assuré d’être accompagné et assisté au mieux dans votre parcours médical.
En premier lieu, dissipons un malentendu. La personne de confiance n’est pas le proche à prévenir en cas d’urgence. Il s’agit d’une personne qui sera autorisée à assister à vos entretiens médicaux et à vous aider, le cas échéant, à prendre des décisions. Le secret médical est levé vis-à-vis d’elle. Et, dans l’hypothèse où votre état de santé ne vous permet plus de vous exprimer (grande fatigue, confusion, coma), elle sera consultée en priorité par l’équipe médicale pour prendre les décisions à votre place.
Un porte-parole dont l’avis compte
Vous êtes ainsi assuré d’avoir un porte-parole dont l’avis prévaudra sur tout autre avis non médical. C’est en effet à la personne de confiance que le médecin s’adressera pour tout acte médical ou tout traitement si vous êtes empêché de décider. À défaut, la famille sera consultée avec le risque que chacun exprime des avis divergents.
Ce droit de désigner une personne de confiance, pourtant instauré il y a près de 18 ans, est très méconnu des patients et parfois des professionnels de santé eux-mêmes. Il est pourtant essentiel dans une situation d’urgence médicale d’avoir une personne désignée et incontestée pour prendre les décisions. Cette solution évite les conflits dans les familles mais permet aussi de contourner une difficulté juridique. La loi n’est en effet pas très claire quant à savoir qui de la famille ou du tuteur (dans l’hypothèse d’une mise sous tutelle) doit prendre certaines décisions médicales. Avec une personne de confiance, il n’y a pas de place au doute.
Une personne soigneusement choisie
Vous pouvez choisir un membre de votre famille, un ami ou même votre médecin traitant. Gardez à l’esprit que cette personne devra prendre des décisions médicales en votre nom. Elle va s’exprimer à votre place. Choisissez une personne en qui vous pouvez vous fier, mais surtout à même de dialoguer avec une équipe médicale. Pensez aussi à l’informer de cette désignation et assurez-vous qu’elle connaisse vos positions par exemple en matière de fin de vie afin qu’elle puisse les exprimer le moment venu (qualité de vie, dignité, acceptation ou refus d’un traitement, respect de la demande de non-acharnement thérapeutique, soins de confort, votre souhait de donner ou non vos organes...).
En pratique
Cette nomination peut se faire à l’occasion d’une hospitalisation pour la durée de votre séjour, à l’occasion d’une entrée en établissement d’hébergement pour personne âgée (Ehpad), mais aussi à tout moment. L’important est de le faire par écrit. Rédigez une simple lettre en déclinant votre état civil, celui de la personne de confiance de votre choix avec toutes ses coordonnées afin qu’elle puisse être contactée en cas d’urgence. Dans l’idéal, confiez un exemplaire de votre lettre à votre personne de confiance et à votre médecin. À tout moment, vous pouvez revenir sur votre choix.
Coût : Gratuit.