ENQUÊTE

Amnésie traumatiqueUn mécanisme de protection complexe

IV

par Isabelle Verbaere

Perdre totalement le souvenir d’une agression est possible. Malgré ce mécanisme de défense cérébral appelé amnésie traumatique, des souffrances et des symptômes continuent de se manifester.

Camille est l’une des 299 victimes de Joël Le Scouarnec, cet ex-chirurgien condamné en mai dernier à 20 ans de réclusion pour agressions sexuelles, principalement sur des mineurs. « J’avais 11 ans. Comme la plupart des victimes, je n’ai aucun souvenir de mon hospitalisation. C’est le trou noir. Mais le traumatisme est resté inscrit dans mon corps  », confie-t-elle. Cet étrange trouble de la mémoire, appelé amnésie traumatique, a été mis en lumière récemment avec la médiati­sation de plusieurs affaires de violences sexuelles. « Ce trouble survient en cas de stress extrême, après un attentat ou une agression », dit la Dr Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’Association mémoire traumatique et victimologie (1).

La peur et le stress déclenchés par l’agression représentent un risque vital pour le cœur et le cerveau. Ils provoquent un état de sidération : la personne est pétrifiée. C’est cette sidération qui explique que les victimes soient incapables de lutter et de se défendre. Dans le même temps, la peur provoque un emballement cardiaque pouvant être mortel. C’est pourquoi des mécanismes neurobiologiques de protection se mettent en place et coupent les circuits des émotions. C’est la dissociation, à

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