Chantal Masson
Comment renégocier son contrat multirisque habitation
Tarifs, garanties… comme en matière d’abonnement de téléphonie ou d’Internet, les anciens clients sont souvent les plus mal servis en matière d’assurance habitation. En dehors de tout changement de situation (construction d’une extension du logement ou aménagement des combles pour les rendre habitables, par exemple), il n’est pas inutile, au moins tous les 3 ans, de voir si on est bien couvert et au juste prix. Cette petite vérification est d’autant plus importante que parfois, les derniers contrats des assureurs offrent de nouvelles garanties et de nouveaux services pour un coût moindre que celui payé pour un ancien contrat !
Inutile d’attendre d’un assureur, d’un courtier ou d’un agent qu’il appelle spontanément un client ou un sociétaire afin de faire le point avec lui sur sa multirisque habitation. Il ne faut pas non plus attendre la survenue d’un sinistre pour découvrir qu’on est mal assuré. C’est donc à chacun de se pencher sur les conditions générales de son contrat et d’éplucher les petits dépliants d’information de son assureur, via son site Internet par exemple. À défaut de claquer la porte de son assureur, il faut regarder ce qu’il offre aux nouveaux assurés, mais aussi jeter un œil du côté de la concurrence, via notre comparateur d’assurances habitation notamment. On sera alors mieux armé pour bien négocier avec son assureur pour qu’il remette le contrat à jour. Il ne faut surtout pas se focaliser sur le prix mais plutôt sur les garanties, les services, les exclusions… Car à défaut d’obtenir une réduction de la prime, on pourra négocier une augmentation des garanties et des services.
Établir un inventaire précis
Se montrer attentif aux plafonds de garantie immobiliers et mobiliers. Même si ces montants sont réévalués chaque année selon un indice (habituellement l’indice du coût de la construction), cette augmentation peut se révéler insuffisante si, au départ, pour payer une prime moins élevée ou par simple négligence, on a eu tendance à sous-estimer ses biens et surtout si, au fil des années, on a remplacé des meubles à petits prix par des biens de valeur, si on a fait installer une cuisine intégrée ou un spa dans sa salle de bains, si on s’est équipé de matériel high-tech, si on a constitué une collection d’objets rares ou une cave de bons vins, si on a hérité de bijoux… Sans oublier dans son inventaire les embellissements (tentures murales, miroirs fixés aux murs, boiseries, placards, plafonds en stuc ou simples faux-plafonds…).
Regarder les franchises appliquées, d’autant plus que ces montants peuvent varier en fonction du sinistre : vol, incendie, bris de glace, tempête notamment.
Vérifier, quand son mode de vie a changé (par exemple, on s’absente de longs mois de son domicile car on a pris sa retraite !), que l’on reste bien couvert (dans le cas présent, contre le vol, les dégâts des eaux si le contrat prévoit une clause d’inhabitation qui fait tomber certaines garanties…).
Voir si l'option « rééquipement à neuf » est toujours utile, car beaucoup de contrats limitent dans le temps cette garantie (par exemple, à 5 ans). Elle devient alors inutile si ses équipements sont plus anciens.
Ne pas négliger non plus les astérisques accolés aux nombreuses clauses. Ils sont généralement annonciateurs d’exclusions, rédigées le plus souvent en petits caractères pas toujours très lisibles et renvoyés en bas de page.
Trier entre l’indispensable et le superflu. Les assureurs redoublent d’imagination pour proposer, en plus des garanties incontournables (dégâts des eaux, incendie, vol, bris de glace, événements climatiques, responsabilité civile, défense-recours), toute une gamme de couvertures supplémentaires, voire de services plus ou moins utiles, qui n’ont parfois rien à voir avec la protection d’un logement (garanties des appareils électroménagers, vol d’un instrument de musique, d’un téléphone mobile, d’une tablette, d’un ordinateur portable en dehors du domicile…).
Marchander ferme
Une fois tous ces éléments en main, il est plus facile de lister ses propres besoins et de voir ce qu’on peut améliorer avec son contrat en cours. Les assureurs n’aimant pas perdre de bons clients (c’est-à-dire ceux qui paient leurs primes en temps et en heure et qui n’ont pas trop de sinistres…), ils feront l’effort de renégocier votre contrat. Le plus souvent, au final, ce n’est pas toujours la prime qui diminuera, mais les garanties et les plafonds d’indemnisation qui seront revus à la hausse. Ces modifications prendront la forme d’avenants au contrat préexistant ou feront directement l’objet d’un nouveau contrat. En cas d’échec, il sera toujours temps de s’adresser à un autre assureur plus offrant.