GUIDE D'ACHAT
Veste de randonnée

Comment bien choisir une veste de randonnée

Après avoir choisi ses chaussures de randonnée, il convient de s’attarder sur la veste. L’aventure ne s’improvise pas et personne n’est à l’abri d’une averse… Le marché des vestes de randonnée est vaste et alors qu’une grande partie sont proposées par des marques de sport (Millet, Lafuma, The North Face, Mammut, Eider…), on trouve aussi des marques de distributeurs dans les enseignes de sport (Decathlon, Go Sport, Gamme Sport…) et dans la grande distribution (Carrefour, Auchan, La halle aux vêtements…). Les vestes de randonnée étant globalement de bonne qualité, votre attention doit se porter sur l’utilisation prévue ou sur des détails. Si certains sautent aux yeux et relèvent d'une appréciation personnelle, comme la coupe ou la couleur, d’autres aspects sont à surveiller.

La différence entre une veste de pluie et une softshell

La veste de pluie

Imperméable et coupe-vent, la veste de pluie vous protège de la pluie et évite les déperditions de chaleur dues au vent. De plus, elle évacue la transpiration sous forme de vapeur d’eau. Mais mieux vaut se passer d’une veste de pluie lors de l’effort s’il ne pleut pas, car la transpiration sera bien mieux évacuée naturellement. De plus, la protection thermique d’une veste de pluie étant très faible, il faudra, la plupart du temps, s’équiper d’une polaire.

La softshell

Sous cet anglicisme que l’on peut traduire par « coquille douce », se dessine un type de veste censé remplacer le duo polaire et veste de pluie. En effet, il est au final assez rare, lors de petites randonnées, de rencontrer une météo extrême obligeant à enfiler une veste imperméable par-dessus sa polaire. Ainsi les softshells offrent-elles à la fois une protection coupe-vent et déperlante résistant à une pluie fine pendant 30 à 40 minutes, doublée d’une polaire intérieure pour fournir un petit apport thermique. Certaines renferment tout de même une membrane les rendant imperméables.

Imperméable ou déperlant : comment rester au sec ?

Une veste déperlante ne doit pas être confondue avec une veste imperméable. La déperlance est la faculté, pour un tissu, de faire glisser l’eau en son long en gouttelettes. Cela lui évite de se gorger d’eau et donc de s’alourdir. Mais cette propriété est limitée : un tissu déperlant ne résistera pas longtemps à une longue ou intense averse et finira par laisser passer l’eau. L'inconvénient du traitement déperlant est qu’il s’estompe avec le temps, les lavages et les frottements. Le vêtement doit donc être retraité régulièrement avec une solution adaptée.

L’imperméabilité est, elle, la capacité du tissu à empêcher la pénétration de l’eau. Un tissu imperméable peut absorber une certaine quantité d’eau (à l’inverse du tissu déperlant), mais ne la laissera pas atteindre l’intérieur du vêtement. Une veste imperméable est fabriquée avec une matière microporeuse : ses pores sont 20 000 fois plus petits qu’une goutte d’eau, ce qui permet de rester au sec, tout en laissant le corps respirer. C’est toute la différence avec un ciré qui, lui, est imperméable mais pas du tout respirant. Attention toutefois, lorsque le tissu imperméable est saturé d’eau en surface, la transpiration à l’intérieur est piégée et ne peut pas s’évacuer.

Poids, capuche, poignet… Les détails qui comptent au moment de l’achat

Le poids est un critère moins déterminant que dans le choix des chaussures de randonnée, mais à prendre en compte, car les écarts sont importants. Partant de l'idée que vous pourrez toujours enfiler une polaire sous votre veste par temps frais si elle est un peu légère, le poids plume est un atout pour alléger le sac à dos et permet de randonner sans suer quand le chemin ou la température grimpe.

La capuche, détachable ou fixe, peut être rangée dans le col. Fuyez les capuches fixes si vous randonnez à vélo car elles prennent le vent. Vérifiez la présence d'un velcro ou d'une lanière de réglage sur le dessus et les côtés. Un bon réglage permet à la capuche de suivre les mouvements de la tête.

Les poignets sont généralement réglables, à l’aide d’un velcro (qui permet de bien serrer les manches) ou d’élastiques.

Les poches doivent être bien vérifiées, car elles peuvent être la source de menus tracas ! Trop petites, elles deviennent inaccessibles aux mains gantées. Mal placées, elles tombent juste sous la bretelle du sac à dos et se révèlent inutiles. Le mieux est de partir de l'usage que vous ferez de votre veste. En randonnée, vous aurez besoin de manipuler fréquemment une carte géographique. Il vous faut une poche assez haute pour la ranger et facile à ouvrir. Vous aurez éventuellement besoin d'une poche plus petite pour un téléphone portable, à garder à portée de main, et d'une poche portefeuille intérieure. Tout le reste sera plus à sa place dans un sac à dos. Il est hautement souhaitable que les fermetures de vos poches soient étanches.

Le col est un point à surveiller car c'est une source de frottement sur une zone de peau assez sensible et une voie d'entrée privilégiée pour l'eau de pluie. Un bouton-pression mal placé ou une coupe inadaptée peuvent rapidement devenir agaçants. Pensez-y lors de l'essayage.

L'isolation de la veste

Ce n'est pas vraiment un critère, car aucune de ces vestes n'est chaude. Elles sont prévues pour être portées avec des t-shirts ou des polaires plus ou moins fines. Tenez-en compte et choisissez la vôtre assez large si vous comptez marcher par temps frais. Sachez aussi que si vous pratiquez occasionnellement le ski de fond ou les raquettes, une veste de randonnée et une polaire constituent un équipement tout à fait correct. Évitez de porter du coton ou de la laine en dessous de votre veste : les fibres naturelles évacuent mal la sueur.

La ventilation et la respirabilité de la veste

N’imaginez pas partir en randonnée avec un ciré ou avec un simple poncho en plastique : la respirabilité des vestes est importante, car rien ne sert d’empêcher la pluie de rentrer si c’est pour être trempé de transpiration. De plus, si votre peau est humide ou au contact de quelque chose d’humide, vous aurez froid plus facilement. Le vêtement doit donc être respirant, c’est-à-dire permettre l’évacuation de l’humidité produite par le corps, autrement dit la transpiration. Les pores microscopiques des vestes stoppent les gouttes d'eau, mais doivent laisser passer la vapeur dégagée par le corps.

Certaines vestes disposent, sous les bras, de fermetures Éclair qui offrent la possibilité de s'aérer sans ôter sa veste et sans ouvrir la fermeture centrale. C'est plutôt pratique par temps tiède et humide pour réguler sa température.

Un entretien simple

Quel que soit le modèle choisi, votre veste de randonnée ne devrait pas vous causer énormément de souci de ce côté. Les tissus déperlants tachent vraiment très peu et ont rarement besoin d'être lavés. Un simple coup de chiffon humide suffit en général. Si l’effet déperlant s’atténue, il existe des sprays pour le réactiver.

Décrypter les étiquettes

Certains produits affichent leurs caractéristiques d’imperméabilité et de respirabilité sur leur étiquette. Les autres les détaillent généralement sur leur site Internet. L’imperméabilité se mesure en Schmerber (ou mm), unité définie par la norme EN 20811 (ISO 811). Sous la pluie, la pression exercée par l’eau sur le vêtement peut atteindre 1 300 à 2 000 Schmerber, à laquelle il faut ajouter la pression exercée par l’utilisateur (au niveau des bretelles du sac de randonnée par exemple). Pour de petites randonnées à la journée, une imperméabilité de 2 000 mm peut être suffisante, mais pour une randonnée de plusieurs jours, un minimum de 10 000 mm est conseillé. Une veste sera parfaitement étanche à 20 000 mm, et les vêtements allant jusqu’à 30 000 mm sont réservés à des utilisations extrêmes. À noter que ces données s’appliquent également aux surpantalons de pluie et aux tentes.

L’imperméabilité en Schmerber s’applique sur le tissu et non sur le vêtement entier. Dans notre test sur les vestes de randonnée, nous avons choisi de vérifier l’étanchéité de la veste complète sur un mannequin et pas sur un échantillon du tissu principal, car certaines vestes ont montré des entrées d’eau par leur fermeture à glissière ou leur cordon de resserrage.

La respirabilité peut, elle, s’afficher de deux façons.

La valeur MVTR (Moisture Vapour Transmission Rate, pour taux de transfert de vapeur d'eau) correspond à la quantité d'eau (en grammes) qui s'évapore d'un m² de tissu en 24 h. Elle s’affiche sous la forme g/m²/24 h. Plus le chiffre est élevé, plus la veste respire : une bonne respirabilité débute à 10 000 g/m²/24 h.

Le RET (résistance, évaporation, transmission) détermine, quant à lui, la résistance qu’oppose un textile à l’évacuation de l’humidité du corps et s’exprime en Pa x m²/W. Contrairement à la valeur MVTR, ici la respirabilité est d’autant meilleure que le coefficient est faible : un RET inférieur à 12 signale un tissu très respirant, alors qu’un RET au-delà de 20 est peu respirant.

Les étiquettes de 2 vestes de randonnée.
Gabrielle Théry

Gabrielle Théry

Rédactrice technique

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