Un nouveau comparateur de devis pour y voir plus clair !
Alors que le gouvernement débute les consultations pour définir les modalités d’une offre sans reste à charge pour les lunettes, audioprothèses et soins dentaires, l’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui de nouvelles données exclusives sur les faramineux écarts de prix existant sur le marché de l’optique. Pour aider les consommateurs à faire le bon choix, l’association lance un comparateur de devis, qui situe le prix proposé par l’opticien par rapport aux tarifs constatés sur le marché.
6,2 milliards d’euros de dépenses d’optique en 2016
Les Français ont consacré 6,2 milliards d’euros à leurs achats de lunettes en 2016, en hausse de 0,5 % sur un an, mais surtout de 39 % en dix ans. Malgré l’apparition de la vente en ligne ou de chaînes d’optique réputées à bas coûts, le budget lunettes des Français reste le plus élevé des pays riches, avec un prix moyen de 316 € pour une monture équipée de verres simples, et de 613 € avec des verres progressifs. A ces niveaux de prix, et malgré les remboursements des complémentaires santé, 90 % des consommateurs couverts par une assurance individuelle ont un reste à charge, parfois très élevé. Et même ceux qui bénéficient des contrats de complémentaire santé d’entreprise, plus généreux, ne sont pas épargnés, puisque les trois-quarts d’entre eux ont un reste à charge pour les verres progressifs1.
Des prix des verres qui varient du simple au double pour une même correction
Pour se prémunir de cette inflation, la meilleure arme des consommateurs reste ainsi la transparence et la comparaison des prix. En effet, les écarts constatés sur les tarifs sont faramineux. Sur 8 profils de consommateurs testés (enfants et adultes), l’analyse de notre base de 215 000 devis2 montre que pour une même correction, les prix des verres varient au moins du simple au double selon l’opticien3. Par exemple, pour un enfant équipé de verres simples, une même paire pourra coûter de 126 € à 257 € (hors monture). Pour un adulte équipé de verres progressifs haut de gamme, l’écart est encore plus marqué, avec jusqu’à 300 € d’économies potentielles (de 399 € à 711 € la paire de verres pour une correction identique).
Dans un marché aux prix aussi éclatés, il est indispensable que les consommateurs puissent disposer d’outils de comparaison. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir lance aujourd’hui un service simple d’utilisation, qui permet aux consommateurs d’obtenir, à partir des informations contenues sur leur ordonnance ou leur devis optique, la répartition des prix sur le marché pour leur propre correction. Cet outil est accessible gratuitement jusqu’à la fin du mois de février.
Reste-à-charge zéro sur l’optique : attention aux hausses de cotisations
Le gouvernement consulte actuellement pour définir les modalités de mise en œuvre de l’engagement d’une offre à reste-à-charge nul sur les dépenses d’optique d’ici à la fin du quinquennat. Pour l’UFC-Que Choisir, si l’objectif est naturellement louable, celui-ci ne doit pas pour autant conduire à une augmentation des primes de complémentaire santé, déjà en hausse de 43 % depuis 2006. En outre, les offres sans reste-à-charge devront être de qualité et proposées largement par les professionnels, sans quoi la mesure serait vidée de son sens. Enfin, il est urgent de favoriser en parallèle une politique de réelle concurrence sur le marché de l’optique, et à ce titre, on ne peut que déplorer le report d’un an de l’entrée en vigueur du nouveau devis normalisé.
Alors que les dépenses d’optique des Français ne cessent de croître, l’UFC-Que Choisir appelle le gouvernement à favoriser les mesures en faveur de la baisse des prix dans les arbitrages liés au reste-à-charge zéro. En tout état de cause, pour aider les consommateurs à faire jouer la concurrence, l’association lance un comparateur de devis, pour permettre à chacun de s’orienter vers des offres compétitives.
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1 Sources : Assurance Maladie, Direction de la Sécurité Sociale et Observatoire des prix et de la prise en charge en optique médicale.
2 Données établies sur une base de 215 000 devis optiques collectés en 2016 et 2017 auprès de 34 organismes de complémentaires santé.
3 Ecart entre le premier et le dernier décile, c’est-à-dire en excluant les 10 % de prix les plus faibles et les 10 % de prix les plus élevés.