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Covid-19

Les autotests arrivent en pharmacie

Depuis le 12 avril, les pharmacies peuvent proposer des autotests en complément des méthodes de dépistage du Covid-19 déjà disponibles. Cette technique a reçu le feu vert des autorités dès le mois de mars, mais il a fallu attendre que des dispositifs obtiennent un marquage CE, gage d’une fiabilité suffisante.

Il aura fallu près d’un mois pour voir les autotests mis à disposition. Depuis ce 12 avril, ils peuvent être proposés par les pharmaciens uniquement : plusieurs dispositifs ont reçu le marquage CE. Ils sont en vente libre au prix de 6 € maximum, et les pharmaciens s’engagent à délivrer quelques conseils sur la marche à suivre et la façon d’interpréter les résultats.

Un prélèvement plus simple

Tous les autotests fonctionnent selon le même principe : il s’agit de tests antigéniques, qui recherchent une protéine à la surface du virus. Ils peuvent être réalisés par le patient lui-même. Le prélèvement se fait donc plus facilement. L’écouvillon est introduit dans le nez, mais moins profondément. La Haute Autorité de santé (HAS) recommande de l’insérer à 3-4 cm de profondeur et d’effectuer 5 rotations. Les résultats sont disponibles en moins d’une demi-heure.

Bien qu’il soit plus simple à pratiquer, ce test ne s’adresse pas à tous. Pour en bénéficier, il faut être âgé de plus de 15 ans et ne pas présenter de symptômes. Les autotests peuvent donc être utilisés dans un cadre privé – avant de retrouver des proches, par exemple – ou dans le cadre de campagnes de dépistage – dans les écoles, notamment.

Attention. Si vous présentez des symptômes, si vous êtes cas contact, et au moindre doute, il faut demander un test (PCR ou antigénique) réalisé par un professionnel de santé.

Exemple d’un autotest Covid tel qu’il sera commercialisé en pharmacie.

Quelles performances attendre ?

Pour être vraiment utile, un test de dépistage doit remplir deux critères : il doit détecter un maximum de personnes malades (sensibilité) et délivrer un minimum de résultats faussement positifs (spécificité). Les performances des tests antigéniques sont très hétérogènes. C’est pourquoi les autorités ont fixé un seuil d’exigence pour tous les dispositifs, y compris les autotests : leur sensibilité doit être d’au moins 80 % et leur spécificité d’au moins 99 %.

Cela dit, la HAS se montre très prudente, car le prélèvement n’est pas réalisé par une personne formée à cette fin. Avec un autotest, le risque d’erreur est donc plus élevé. C’est pourquoi il n’est pas recommandé aux personnes symptomatiques ou cas contacts, qui nécessitent un degré de certitude supérieur. Dans tous les cas, un résultat négatif ne doit pas inciter à abandonner les gestes barrières. Un résultat positif, lui, devra être confirmé par un test PCR. En attendant, il faudra bien sûr s’isoler.

Un intérêt limité

En somme, le test antigénique ouvre la voie à des tests rapides ne nécessitant pas l’intervention d’un professionnel de santé. Mais mieux vaut les utiliser avec précaution, car ils sont moins fiables. Selon le ministère de la Santé, c’est un « instrument d’autosurveillance ». « En répétant l’autotest une ou deux fois par semaine, on augmente les chances de le réaliser au début de la maladie », précise le site du ministère de la Santé. En effet, les tests antigéniques sont plus efficaces dans les 5 premiers jours de l’infection. Dans la mesure où ces autotests ne seront pas remboursés, cette marche à suivre risque de coûter cher pour un degré de certitude insuffisant.

Bien choisir son test et son mode de prélèvement

Audrey Vaugrente

Audrey Vaugrente

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