
Crémants
Ils veulent monter en gamme
Publié le :
21/11/2021
Pour accompagner les repas de fêtes de fin d’année, pourquoi ne pas se tourner vers un crémant ? Les huit régions productrices tentent de positionner leurs crémants à mi-chemin entre les proseccos peu chers et les champagnes. En ont-ils les capacités ? Pour le savoir, nous en avons dégusté en provenance d’Alsace.
Les crémants connaissent une forte croissance ces dernières années. Les huit régions viticoles autorisées à en produire (Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Die, Jura, Limoux, Loire, Savoie) ont écoulé 90 millions de bouteilles en 2019, un record. Elles visent la barre des 100 millions en 2022. « La locomotive des ventes est l’export : le prosecco a désinhibé le consommateur, qui a pris l’habitude de consommer des bulles », a expliqué Édouard Cassanet, vice-président de la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant, fin septembre, lors d’une conférence de presse à Paris.
La stratégie des producteurs pour séduire toujours plus de consommateurs ? Une mise en avant des terroirs et une offre de qualité supérieure. « Notre objectif est de combler le vide entre le prosecco à 6 € et le champagne à plus de 20 € », a expliqué Édouard Cassanet. Soulignant que, comme le champagne, les crémants sont élaborés selon une méthode traditionnelle, il juge illogique qu’ils se trouvent à 5 ou 6 €.
Entre le prosecco et le champagne
Symbole de cette ambition, chaque région a créé une catégorie supérieure (Éminent, Émotion…), avec notamment un vieillissement sur lattes plus long. Les viticulteurs, eux, n’hésitent plus à multiplier les cuvées : crémants blancs, rosés, monocépages… Pour ces productions premium, « nous souhaitons atteindre un prix de 15 à 20 € », a poursuivi Édouard Cassanet. Une montée en gamme que certaines appellations réaliseront plus facilement que d’autres, en raison de leur histoire et de leur terroir. Olivier Sohler, directeur de la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant, résume cette tendance : « L’idée est de développer la gamme pour avoir un éventail plus large de bouteilles en accentuant la notion d’appartenance géographique. »
Cette évolution permettra-t-elle aux crémants de se tailler une place à côté des champagnes ? Pour en avoir une première idée, en même temps que notre test de champagnes, nous avons dégusté 6 bouteilles venues d’Alsace, qui représente près de la moitié du marché des crémants. On remarque déjà que même si leur typicité ne se retrouve pas toujours dans les bouteilles – en particulier celles de la grande distribution, où le sucre est souvent trop présent –, les cuvées achetées directement au producteur peuvent concurrencer les champagnes ne possédant pas un grand terroir ou n’en exploitant pas tout le potentiel.
Les résultats de notre dégustation
Trois crémants achetés en grande distribution
![]() |
Pierre Chanau - Crémant d’Alsace brut |
![]() |
Rebmann - Crémant d’Alsace brut |
![]() |
Arthur Metz - Crémant d’Alsace brut cuvée spéciale 1904 |
Trois crémants achetés en propriété
![]() |
Mann - Crémant d’Alsace brut nature 2018 |
![]() |
Valentin Zusslin - Crémant d’Alsace brut zéro |
![]() |
Dirler-Cadé - Crémant d’Alsace riesling 2016 brut nature |
