Florence Humbert
Cave à vin de vieillissementLes six points clés à prendre en compte
Avant d’investir dans une cave de vieillissement (60 % des achats), il est indispensable de bien choisir son emplacement futur et d’évaluer vos besoins.
Capacité : prévoyez large
De quelques bouteilles à plus de 300, la capacité varie énormément selon les modèles. Le choix de la taille dépendra de vos habitudes de consommation, de votre budget et de la place dont vous disposez. Mais mieux vaut prévoir large. Si vous voulez faire vieillir des vins, votre collection va sans doute s’agrandir au fil du temps. Pensez à vos besoins à long terme, dans cinq ou dix ans. Et ne vous fiez pas aveuglément aux capacités annoncées par les fabricants. Des chiffres souvent surestimés, car obtenus en empilant un nombre maximal de bouteilles « bordelaise tradition ». En réalité, il faut tenir compte des autres types de contenants (magnums, bouteilles bourguignonnes, flûtes alsaciennes, etc.) et de l’encombrement des clayettes. Plus leur nombre sera élevé, plus vous pourrez accéder facilement à vos bouteilles, mais moins vous aurez d’espace pour le rangement.
Bien régler la température
Les chocs thermiques sont très néfastes pour le vin. Le niveau de température doit donc rester stable, idéalement entre 10 et 14 °C. En pratique, on peut tolérer 2 à 3 °C en plus. Une baisse intempestive contracte le vin et ralentit le processus de vieillissement. À l’inverse, la chaleur accélère la maturation du vin, mais elle risque de diminuer son potentiel de garde et l’empêcher d’atteindre son apogée. Le système de régulation de la température est donc un critère essentiel à vérifier avant tout achat. Les thermostats électroniques avec affichage digital et touches sensitives sont à la fois plus pratiques et plus précis que les thermostats mécaniques.
Attention à l’hygrométrie
Le taux d’humidité est un paramètre aussi important que la température. Une bonne cave affiche un taux d’hygrométrie supérieur à 50 %, et idéalement de 65 à 75 %. En atmosphère sèche, les bouchons en liège se contractent et le vin s’évapore, causant une oxydation prématurée. À l’inverse, une humidité trop élevée n’est pas un danger pour les bouteilles, seules les étiquettes risquent d’être endommagées. En principe, les armoires équipées de parois en métal granuleux offrent une meilleure répartition de l’humidité interne que celles en plastique. Mais l’hygrométrie des cuves en plastique testées reste correcte. Dans tous les cas, il est impératif de disposer d’un hygromètre à l’intérieur de la cave, pour pouvoir contrôler son taux d’humidité. Si celui-ci est trop bas, on place un petit récipient rempli d’eau dans la partie haute de l’armoire. L’air humide étant plus lourd que l’air sec, il descendra. Certains modèles sont dotés d’un bac de rétention permettant d’augmenter le taux d’humidité.
Opacité de rigueur
La lumière est l’ennemi juré du vin (elle est la cause d’un défaut appelé casse oxydasique). L’opacité est de rigueur ! Les portes vitrées peuvent donc convenir aux armoires de service mais sont déconseillées pour les caves de vieillissement, même si le verre est traité contre les UV. De plus, elles sont moins isolantes que les portes pleines et risquent donc d’augmenter notablement la consommation électrique de votre équipement.
Une bonne ventilation est essentielle
Les vins « respirent » à travers leur bouchon. Un air vicié risque d’en altérer le goût. Pour protéger les bouteilles des odeurs parasites, il est important que la cave soit équipée d’un filtre à charbon actif qui devra être changé chaque année. Pour installer votre cave, préférez un endroit frais et bien aéré (la cuisine n’est peut-être pas le lieu idéal). Évitez également les garages et autres ateliers, les vapeurs d’essence et les effluves chimiques étant très néfastes pour le vin.
Gare aux mauvaises vibrations
Pour bien vieillir, le vin doit reposer paisiblement en l’absence totale de vibrations, car celles-ci cassent les molécules et peuvent endommager de façon irrémédiable les meilleurs crus. Vérifiez le bon fonctionnement du compresseur de votre cave, il ne doit produire aucune vibration au démarrage. Les meilleures armoires à vin disposent d’un système antivibrations qui amortit les secousses auxquelles peuvent être soumises vos bouteilles.
Économies d’énergie : comment consommer moins
Depuis 2012, les caves à vin sont soumises au même système de classification énergétique que les réfrigérateurs et les congélateurs. Afin de privilégier les moins gourmands en électricité, les appareils sont classés de A+++ (le plus sobre) à G (le plus énergivore). Mais ces performances ne sont garanties que si l’on respecte la classe climatique de l’appareil. Celle-ci correspond à la fourchette de températures maximales et minimales de la pièce où il sera installé. Il existe six classes climatiques :
classe SN, « tempérée élargie », fonctionnant à température ambiante de 10 à 32 °C ;
classe SN-ST, « tempérée élargie à subtropicale », de 10 à 38 °C ;
classe SN-T, « tropicale élargie », de 10 à 43 °C ;
classe N, « tempérée », de 16 à 32 °C ;
classe ST, « subtropicale », de 16 à 38 °C ;
classe T, « tropicale », de 16 à 43 °C.
Si la température ambiante est supérieure à celle de la classe climatique de l’appareil, celui-ci peut tout de même fonctionner de façon satisfaisante, mais sa consommation électrique va grimper. En revanche, il risque de ne pas pouvoir compenser une température ambiante inférieure. Ce qui sera sans doute dommageable pour le vin. Les appareils dotés d’une fonction « hiver » sont, en principe, adaptés à un local dont la température ambiante peut être comprise entre 0 et 10 °C. Toutefois, nos tests à 5 °C révèlent que cette fonction n’est pas toujours efficace. Dans l’idéal, une cave à vin devrait être installée dans une pièce dont la température ambiante demeure en permanence au-dessus de 12 °C, sauf si elle est équipée d’une double régulation chaud/froid. Dans ce cas, la température ambiante peut descendre jusqu’à 0 °C sans dommage pour les bouteilles.